Il me semble qu… Comme une bonne partie de la population parisienne, il assiste à ce chaos. La définition objective du beau, c’est donc l’objet fini qui contient en lui l’infini, l’objet dans lequel la liberté de la forme a absorbé en totalité la dispersion du contenu : « La beauté est la seule façon qu’ait la liberté de s’exprimer dans l’apparence. 26 TGI Paris, ord. Le droit le sait bien : à trop responsabiliser l’art, c’est la subjectivité de l’artiste qui est touchée et le désir de créer est freiné. Un Grand Merci à vous ! Il a été fait droit en première instance, aux poursuites engagées sur le fondement de l’injure26. Les motifs nous laissent perplexes : « le salut reproché au prévenu ne peut être assimilé à un salut nazi, “compte tenu de la mollesse du geste effectué”, par ailleurs accompagné du mot, pratiquement inaudible, d’Israël ou Israï, mais non “Israheil24”. L'art sera-t-il banni lui aussi, qui participait au premier chef à la fête? "Cliquez ici pour suivre cette formation gratuitement !" Les illustrations sont nombreuses. Le photographe, face à cette insoutenable mise en cause, s’est suicidé deux mois après avoir reçu ce prix en laissant une lettre comportant les mentions suivantes : « Je suis hanté par ces souvenirs persistants de massacres, de cadavres, de haine, de souffrance, d’enfants affamés ou blessés, de tireurs exaltés ». Sur ce point, l’épisode judiciaire ayant permis aux faux amants de Robert Doisneau de faire valoir leur droit à l’image sur la célèbre photographie prise à leur insu a au moins réussi à ancrer la donne juridique dans les esprits. « Depuis près de 30 ans », s’expliquait Baudelaire poursuivi pour outrage aux bonnes mœurs, « la littérature est d’une liberté qu’on veut brusquement punir en moi. 1re civ., 7 févr. Ce personnage sera repris 30 ans plus tard par Victor Hugo pour la représentation de Gavroche dans Les Misérables. Celle-ci vous expliquera clairement toutes les bases et vous pourrez également découvrir la création d’un tableau de A à Z en vidéo! Molière, Beaumarchais, Flaubert, Vian, nombreux sont ceux dont l’art fut censuré. 30Si l’artiste est tenu de prendre conscience de ses responsabilités, il ne fait pas de doute que sa liberté de création constitue, une fois le litige survenu, un argument pertinent pour le faire échapper à une éventuelle mise en cause de sa responsabilité. Bien trop haute pour consentir à le soumettre à rien. Des évènements de l’actualité culturelle et jurisprudentielle nous le disent. Cette excuse n’est pour l’heure admise qu’à titre exceptionnel par les juges et uniquement dans le domaine de la musique. C’est Louis-Philippe, duc d’Orléans qui lui succédera. On lui aurait rétorqué : « et quel est votre métier ? Comment ériger la liberté en système ? Ainsi la Cène de Léonard de Vinci a été reprise par la publicité à plusieurs reprises ce qui a donné lieu à des polémiques et à l’intervention des juges pour régler des litiges. Reconnaissons que les juges sont ici assez sévères avec l’artiste écrivain. Et c’est dans notre rencontre avec la musique, l’art et la littérature » (in Réelles présences, NRF, 1991, p. 187). Ces réactions violentes sont relativement fréquentes. Nous en connaissions d’autres, notamment le droit dont la requérante sollicitait la protection : le droit à l’image. La dignité de la personne humaine serait la seule restriction indiscutable à la liberté de création du photographe. »L23. Mais en fait, ce n'est pas toujours le cas. Nous prenons le mot de « responsabilité » en son sens banal de « conscience d’ [être] l’auteur incontestable d’un évènement ou d’un objet. Les Éditions du Palémon publient en 2003 un roman policier intitulé Le Renard des grèves. Cela m’a remis de belle humeur. La responsabilité de l’artiste y est engagée pour le priver de la possibilité de voir ses œuvres divulguées aux motifs de qualifications pénales lourdes. Tout individu a le droit fondamentalement reconnu d’imposer le strict respect de l’intimité de sa vie privée, et en tant que tel de s’opposer à toute divulgation d’un élément quelconque de celle-ci, fût-ce par un moyen artistique. Propriété du Musée d’Orsay suite à la dation des héritiers de Jacques Lacan, dernier propriétaire du tableau, il n’existe pas à notre connaissance d’avertissement à l’attention du public du Musée d’Orsay et il n’a pas été apposé de conditions particulières à l’accès à l’exposition au Grand Palais. Elle assigne l’éditeur pour violation de son droit à l’image et du droit au respect de sa vie privée, en demandant la suppression des photographies. 14La polémique s’est alimentée de diverses interrogations quant aux conditions de réalisation de ces photographies et quant à leur destination. 28Dans les années 1980, une commune du Finistère, Kerlouan, a été le théâtre d’actes périodiques de vandalisme, imputés à un individu jamais identifié et surnommé localement « le renard ». La liberté est bien à la base de l’acte créatif. », cela signifie bien que la liberté fait partie de l'art car sans liberté, l'art ne serait pas l'art. En regard de cet énoncé, le genre du journal est pris en compte – « Charlie Hebdo est un journal satirique, contenant de nombreuses caricatures » – ainsi que son mode de diffusion, pour limiter la portée du délit – « nul n’est obligé d’acheter ou de lire, à la différence d’autres supports tels que des affiches exposées sur la voie publique ». Enfin, les propos décousus, provocateurs et se voulant humoristiques de Dieudonné sont jugés comme se plaçant sur un terrain politique et ne comportant pas, par l’évocation de faits suffisamment précis, des imputations portant atteinte à l’honneur ou à la considération ». Cette citation de Sartre pose la question de la responsabilité, y compris de l’auteur d’une œuvre d’art en ce qu’il a simplement conscience d’être cet auteur et d’avoir eu conscience de sa création. 7L’argument de la liberté de création n’est pas, pour autant, infaillible. 18 Cass. L’actrice Brooke Shields a saisi les juridictions américaines pour tenter de récupérer les photographies en question afin d’empêcher leur exploitation. Après discussion, seules cinq photographies ont été censurées. Il se représente lui-même dans son rôle de garde national qu’il était. Les champs obligatoires sont indiqués avec *. Le buste dénudé avec son aspect érotique, la saleté de la peau et même les poils perceptibles sous les aisselles, montrent que cette déesse de la liberté est une femme du peuple, une poissarde, une Vénus des rues et non pas une comtesse du Faubourg Saint-Germain. La Cour ajoute que le caractère artistique et d’esthétisme recherché dans cet acte publicitaire n’empêchait pas celui-ci de constituer – même si l’institution de l’eucharistie n’y était pas traitée – un dévoiement caractérisé d’un acte fondateur de la religion chrétienne avec un élément de nudité racoleur (le personnage masculin assimilable au Christ) au mépris du caractère sacré de l’instant saisi. Ses couleurs bleu, blanc et rouge sont l’écho de ce nouveau souffle. La question « qu’est-ce que l’art ? Ces photographies montraient des parisiens insouciants et paisibles. Or, se poser la question revient déjà à admettre qu’il est justement possible de le faire. 2006, n° 04-10941. Voici ce qu’il écrit à son neveu : Trois jours au milieu de la mitraille et les coups de fusil ; car on se battait partout. 39Le principe venant limiter la liberté d’expression est le suivant : « des restrictions peuvent être apportées à la liberté d’expression si celle-ci se manifeste de façon gratuitement offensante pour autrui, sans contribuer à une quelconque forme de débat public capable de favoriser le progrès dans les affaires du genre humain ». En tant que telle, elle est un soutien juridique de l’artiste, dès lors que son art est attaqué par les revendications d’autrui. Une confusion était manifestement entretenue entre la réalité judiciaire et les développements personnels de l’auteur sans que cette distinction soit suffisamment claire et accessible au lecteur. Au-delà d'une libéralisation de l'art, c'est la liberté d'expression et de pensées qui est en jeu avec Hernani pour la jeunesse du début du XIXe. Composition pyramidale. La décision rappelle ici que la liberté de création peut irresponsabiliser l’artiste, même si le moyen de défense que constitue l’argument de la « rencontre fortuite » en défense dans un procès en contrefaçon est très difficile à employer. 16 « Exposition Courbet », Galeries Nationales du Grand Palais 13 oct. 2007 – 28 jan. 2008. Ce jeune parisien, engagé spontanément et volontairement dans la bataille symbolise la révolte et le sacrifice de la jeunesse pour défendre une idéologie noble. La lumière semble venir du fond de la scène, formant alors comme un halo autour de la Liberté et illuminant le drapeau tricolore. Ensuite, le droit est bien conscient que l’art n’est et ne restera à jamais artistique et utile que parce qu’il est efficacement protégé des attaques de ses contradicteurs ; protégé dans ce qu’il a de plus indispensable pour le développement de l’individualité de l’artiste et l’enrichissement de la culture d’une société humaine. 40Il en est déduit que « le genre littéraire de la caricature, bien que délibérément provocant, participe à ce titre de la liberté d’expression et de communication des pensées et des opinions ; que, du fait de l’excès même de son contenu volontairement irrévérencieux, il doit être tenu compte de l’exagération et de la subjectivité inhérentes à ce mode d’expression pour analyser le sens et la portée des dessins litigieux ; le droit à la critique et à l’humour n’étant cependant pas dépourvu de limites29 ». Les conflits les plus fréquents opposent biographes et personnalités dont la vie est exposée au grand jour ou romanciers et individus aux prises avec des affaires judiciaires parfois sordides dont la vie est aujourd’hui l’objet d’une fiction romanesque littéraire. Marcel Duchamp désacralise la représentation de la femme comme échouée au sol dans des branchages. Est-ce juste ? Cette oeuvre est reprise bien souvent pour toutes sortes d’occasions, elle est à présent bien connue de tous et ce bien au delà de nos frontières, à tel point qu’elle est de nos jours devenue universelle. L’affiche publicitaire en question représentait douze jeunes femmes et un homme « de dos » dans des positions similaires au tableau de Léonard de Vinci lequel mettait en scène le Christ accompagné de ses apôtres27. Le blanc de cette ambiance enfumée unifie le sujet. À cela, la Cour de cassation répond par la négative21. On peut toutefois s’interroger sur cette démarche. L’œil est-il aujourd’hui dénaturé ou éclairé sous un autre jour de telle sorte que « ce qui a pu être jugé innocent auparavant est désormais rapproché de la pédophilie ». Georges Steiner dans Dans le Château de Barbe-Bleue réfléchit sur la paradoxe du nazisme : comment est-il possible quéclate une telle barbarie politique dans le peuple de Kant et de Goethe ? :-). Cette démarche peut paraître choquante face au droit de l’artiste au respect de l’intégrité de son œuvre. La photographie présente donc la petite fille en gros plan et le vautour à l’affût en arrière plan. Avec une telle justification, tout se passe comme si la liberté de création était jugée d’emblée supérieure au droit à l’image de l’individu, ce qui va incontestablement à l’encontre des textes et d’une position continuellement adoptée par la Cour de Cassation ; encourageant une conciliation entre droits supposés de même valeur23. L’évocation de l’art comme outil d’émancipation féminine est exploitée par George Sand dans nombre de ses œuvres, romans et nouvelles confondues. Superbe évocation ! Il n’était donc pas assuré, pour les juges, que le sketch ait eu une intention antisémite. Georges Steiner ne nous laisse pas le choix : « Dans une seule sphère de la condition humaine, être, c’est être libre. Dire que l’Art, démarche artistique est l’expression de la liberté revient donc aussi à montrer que c’est grâce à l’art également que l’Homme s’arrache à la nature, projette son image dans le monde et comme nous l’avons vu, lui donne la marque de sa conscience. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. En 1789, dans la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, ces libertés étaient garanties. Pour paraphraser Bernard Geniès 9 : ce qui pose problème avec cette exposition est le fait qu’elle présente « des photographies de propagande prises par un collabo ». Elle se rend, dans le cadre de la réalisation de son reportage, à Munich avec le photographe David E. Scherman qui travaille pour le magazine américain Life. Cette photographie a été saisie quelques jours par la douane française à l’aéroport de Roissy en raison de l’interprétation pédophile qu’elle pouvait suggérer. Cette démarche, suivie d’une enquête judiciaire considérée par l’avocat de certains des mis en examen comme ubuesque, inquiète. Il exploite ici la question non seulement de la mimésis mais également celle de l’ekphrasis en établissant…. En vain. On citera également les affaires relatives aux photographies de François-Marie Banier, TGI Paris 17e ch., 9 mai 2007, « I. de Chastenet de Puysegur C.F.-M. Banier, Editions Gallimard », Légipresse juill. ». La nature des dessins vient également donner une connotation particulière à l’appréhension de l’atteinte : « toute caricature s’analyse en un portrait qui s’affranchit du bon goût pour remplir une fonction parodique, que ce soit sur le mode burlesque ou grotesque ; l’exagération fonctionne alors à la manière du mot d’esprit qui permet de contourner la censure, d’utiliser l’ironie comme instrument de critique sociale et politique, en faisant appel au jugement et au débat ». Et si le juge a, depuis de nombreuses années, pris le parti de prendre des libertés avec l’esprit de la loi, en accordant la protection à des créations tels un panier à salade ou une chaise, la raison d’être de la loi ne change pas. Parler de son fameux journal devrait inciter tous les pratiquants ne l’ayant pas parcouru à le faire sans tarder. L’art est parfois irresponsable. réf., 10 mars 2005, « Association Croyances et Libertés C/Sté M.-F. Girbaud et autres », confirmé par la Cour d’appel de Paris 8 avril 2005. 22Il est amusant de relever qu’à l’occasion de la publication d’articles de presse certains tableaux – pour l’essentiel des nus féminins – sont présentés de manière tronquée afin de ménager la sensibilité du lecteur. Le droit s’emploie donc à éviter le pire, souvent par la voie des juges : liberté de création réaffirmée, droit moral appuyé. Nous en avons une illustration récente à propos de la célébrissime chanson Djobi Djoba. Afin d’illustrer le propos, rien de plus emblématique que l’oeuvre d’Eugène Delacroix : , réalisée en 1830. À l’occasion d’un article évoquant le peintre Goya, la représentation du tableau La Maja Desnuda est tronquée13. On raconte que le compositeur aurait quitté la salle avant la fin de la représentation pour fuir la colère du public. Pour mémoire : Dieudonné portant un chapeau noir, une cagoule, une veste de treillis, et des papillotes, s’était livré à une critique pour le moins acerbe, sinon tendancieuse, de l’armée israélienne, créant un rapprochement difficilement compréhensible entre « les personnes de confession juive », « les ultra-radicaux israéliens » et de façon plus générale des militaires fascistes. 20 ca Versailles, 17 jan. 2008, RG n° 06/04323. Changeons donc de regard et intéressons-nous plutôt à la liberté en art. A. Fourlon et TGI Paris 17e Ch., 25 juin 2007, « Association Espaces Tutelles et a. C. F-M. Banier », Légipresse sept. 2007, n° 244, comm. Lee Miller dont l’œuvre est pour partie imprégnée de provocation à l’image du surréalisme n’obtient pas lors de la divulgation du cliché une réaction conforme à ses attentes. Étude de la jurisprudence rendue en matière de fictions du réel », Comm. Ceux-ci vous aideront à développer votre créativité grâce à 20 défis au rythme de 1 défi tous les 2 jours ! " 12 « L’affiche du film représente le héros, le bas ventre caché par un drapeau américain, en position de crucifié sur un corps féminin dénudé. Exp... L’art est un espace de liberté unique permettant parfois à l’artiste de repousser les limites du « juridiquement correct ». Le Tribunal fait montre d’une grande sagesse dans son exercice de funambule entre les différentes libertés en cause. 42À la question de savoir si l’art est ou non irresponsable, l’étude paraît avoir apporté deux réponses. Elle casse et annule l’arrêt rendu le 8 avril 2005 par la Cour d’Appel de Paris et elle déboute l’Association de ses demandes. Pour tous ces éléments là ainsi que de nombreux autres, l’étude complète est immense, cette oeuvre est devenue le symbole de la liberté par le traitement du sujet, et de la révolution picturale par son réalisme. La fascination de Robert Delaunay, Les craquelures non-désirables dans la peinture à l'huile. Les héritiers de l’écrivain s’étaient plaints qu’une suite puisse être donnée à l’œuvre, partant du principe que Victor Hugo, lui-même l’aurait certainement refusée. Peinte en 1866, elle symbolise une période de remise en question des valeurs morales. Dans ce débat sur la représentation, un critique contemporain affirme que la liberté prise par l’artiste à l’égard du réel « est celle que l’écrivain conquiert par rapport au tableau dont il rend compte ». Sous réserve du respect de l’œuvre première, étant entendu qu’il est interdit de dénaturer l’esprit ou la substance des Misérables, la liberté de création de tout individu s’oppose à ce qu’un auteur refuse qu’une suite soit donnée à son œuvre, une fois celle-ci tombée dans le domaine public. In some border cases, the dilemma consists, for the legal system, to state the Law, while taking into account the liberty of creation. , " Cliquez ici pour recevoir gratuitement les défis créatifs ! Ainsi, le thème de l’art comme libération intellectuelle et sociale est traité de … Qu’il aurait pu créer, exercer son droit le plus entier d’exprimer sa personnalité et son imagination à travers son œuvre, en utilisant de façon plus prudente la réalité judiciaire. 8 F. Saillart cité par Michèle Vessillier-Ressi, La Condition d’artiste : regard sur l’art, l’argent et la société, Paris, Maxima, 1997, p. 36. Il aurait répondu musicien. En tant que tel, il peut s’opposer à toute utilisation de celle-ci qu’il n’a pas expressément et spécialement autorisée ; en particulier à la diffusion de clichés d’artistes photographes, illuminés par la beauté d’un modèle, peu au fait des questions juridiques. 26Que dire alors face à l’exposition des œuvres de Gustave Courbet16organisée au dernier semestre 2007 à Paris, et notamment au regard de L’Origine du Monde ? Le procès a néanmoins littéralement ruiné le photographe et sa carrière. La liberté de création est bien plus forte que ce que l’on a souvent tendance à croire. URL : http://journals.openedition.org/marges/540 ; DOI : https://doi.org/10.4000/marges.540. C’est Louis-Philippe, duc d’Orléans qui lui succédera. Le large pantalon noir et la ceinture rouge étaient propres aux artisans. La liberté étant la valeur la plus précieuse, il est fascinant de constater quelle somme de passions négatives – et d'ignorance – est mobilisée dans ces affaires pour la contrer. Voici ce qu’il écrit à son frère : J’ai entrepris un sujet moderne, une barricade… et si je n’ai pas vaincu pour la patrie, au moins peindrais-je pour elle. Cette photographie publiée dans le New York Times a suscité de vives interrogations envers le photographe pour s’enquérir du sort de l’enfant. La femme entre en scène et s’empare de bien des sujets artistiques où elle montre qu’elle n’est pas un objet ni de culture ni de consommation. Pour en savoir plus, sur l’utilisation des couleurs par Delacroix et les peintres de cette époque, vous êtes invités à consulter cet articles : Peindre comme Delacroix et les peintres du XIXe siècle. “L’art c’est la liberté d’exprimer la vie en couleur, que ce soit sur une toile ou à travers une sculpture.” Quelles sont vos influences ? 31L’artiste doit respecter les créations d’autrui en s’interdisant un quelconque acte de contrefaçon à travers sa création. Les juges estimeront ici que la création littéraire était allée trop loin : « si les nécessités de l’information du public ou de l’analyse de faits de société sont susceptibles de justifier celles des violations de la vie privée qui sont strictement nécessaires à la poursuite de ce but légitime, il en est autrement de la création littéraire, laquelle peut, certes, utiliser des faits réels et mettre en scène des personnages vivants, mais ne saurait, sans l’accord de ceux-ci, empiéter sur le terrain de leur vie privée, dès lors du moins que l’œuvre ainsi réalisée ne présente pas clairement les éléments ressortant de celle-ci comme totalement fictifs19 ». La question était celle de savoir si la liberté de création peut justifier qu’une œuvre romanesque s’inspire et trahisse les faits d’une actualité criminelle. A cette époque, les sujets contemporains avaient un traitement classique. La fiction est parfois sanctionnée quand elle dépasse le réel. Il me semble indispensable, aujourd’hui plus que jamais, que les artistes prennent conscience du rôle prépondérant qu’ils ont au sein de la société. Que l’auteur était allé trop loin. ». 15Largement évoquée dans un article paru dans le magazine Le Monde 2, l’exposition rappelle différentes problématiques liées à la représentation photographique10. Elle rejoint la réflexion relative à plusieurs expositions dont certains des clichés ont été retirés et qui après leur organisation ont pu donner lieu à des poursuites pénales. Son bonnet phrygien fait référence à la révolution de 1789. Logée dans l’appartement Munichois d’Hitler, le tandem des photographes décide d’organiser une mise en scène : Lee Miller est représentée prenant un bain comme pour se laver « de l’écœurement vécu dans la journée de Dachau ». Cette exposition ouvre un double débat sur la responsabilité : celle de l’auteur responsable de sa vision des Parisiens sous l’Occupation et celle de ceux qui mettent à disposition les œuvres de cet auteur. On peut penser que choisir la Liberté, quand on est Victor Hugo, issu d’une famille riche, fils d’un général et comte d’Empire, doué d’un cerveau comme le sien, recueillant tôt les fruits de son travail littéraire, n’est pas un si grand sacrifice.