MONSIEUR DIAFOIRUS.- Nous allons, Monsieur, prendre congé de vous. THOMAS DIAFOIRUS.- Nous lisons, des anciens, Mademoiselle, que leur coutume était d’enlever par force de la maison des pères les filles qu’on menait marier, afin qu’il ne semblât pas que ce fût de leur consentement, qu’elles convolaient dans les bras d’un homme. Extrait de Le Malade imaginaire, Molière Un médecin charlatan et un malade imaginaire Scène 5 - MONSIEUR PURGON, ARGAN, BERALDE TOINETTE MONSIEUR PURGON. Vous êtes assez savant ; et il y en a beaucoup parmi eux, qui ne sont pas plus habiles que vous. ARGAN.- Je voudrais, mamie, que vous eussiez été ici tantôt. Des vives douleurs Cela ne vaut-il pas bien une prise de casse ? Il ne s’est jamais si mal porté. Fait qu’on en redoute 1 : LA DÉCOUVERTE DE L’ŒUVRE . Étendez-vous là seulement. ARGAN.- Si je ne les voyais tous deux, je croirais que ce n’est qu’un. Vivat, vivat, vivat, vivat, cent fois vivat BÉRALDE.- Vous vous moquez. TOINETTE.- Ah, ah, ah, ah, ah ! Profitez du printemps Qui charment les cœurs. TOINETTE, CLÉANTE. Eh ! Ah ! Grandam vogam ubi sumus ; Vous n’avez à répondre de vos actions à personne, et pourvu que l’on suive le courant des règles de l’art, on ne se met point en peine de tout ce qui peut arriver. Ah ! Et des pleurs qu’il nous coûte, BÉRALDE.- Mon Dieu, mon frère, ce sont pures idées, dont nous aimons à nous repaître ; et de tout temps il s’est glissé parmi les hommes de belles imaginations que nous venons à croire, parce qu’elles nous flattent, et qu’il serait à souhaiter qu’elles fussent véritables. Voilà l’affaire. Il cherche à prendre le dessus, en s'armant d'un bâton et en la poursuivant autour d'une table. Il y en a d’aucunes qui prennent des maris seulement pour se tirer de la contrainte de leurs parents, et se mettre en état de faire tout ce qu’elles voudront. Virtus dormitiva. Que de jamais y consentir, Perçandi, J’en ai quatre-vingt-dix. ARGAN.- Comment l’entendez-vous, mon frère ? ARGAN.- Sur la pensée, mon frère, de me donner un gendre tel qu’il me faut. Il veut des infirmières et des docteurs autour de lui. Est-ce que vous ne sauriez être un moment sans lavement, ou sans médecine ? ARGAN.- Non, Monsieur Purgon dit que c’est mon foie, qui est malade. CLÉANTE.- Que voulez-vous dire, et qu’entendez-vous avec cette Faculté de vos amies... ? Désespéré de sa situation, le malade imaginaire accueille à bras ouvert un nouveau médecin qui n’est autre que Toinette déguisée : elle lui donne une série de conseils burlesques. Le Malade imaginaire est une comédie en trois actes représentée en 1673 sur la scène du Palais-Royal.. Molière aurait eu l’idée d’écrire cette pièce pour se défendre contre un pamphlet anonyme écrit contre lui en 1670 : Élomire hypocondre, qui mettait en scène un malade imaginaire appelé Élomire (anagramme de Molière). ANGÉLIQUE.- Vous voudriez bien, Madame, m’obliger à vous répondre quelque impertinence, mais je vous avertis que vous n’aurez pas cet avantage. TOINETTE.- Que demandez-vous, Monsieur ? Vous êtes un grand docteur, à ce que je vois, et je voudrais bien qu’il y eût ici quelqu’un de ces messieurs pour rembarrer vos raisonnements, et rabaisser votre caquet. Quid illi facere ? Avancez là. Autrement dit sans adaptation particulière pour faire « moderne ». Je ne suis venu ici que sur une bonne ordonnance, et je vais dire à Monsieur Purgon comme on m’a empêché d’exécuter ses ordres, et de faire ma fonction. Sunday 9 December 2018 - 15:00 Palais des Festivals et des Congrés - Théâtre Debussy TICKETING +33 (0)4 92 98 62 77. ARGAN.- C’est mon frère qui a fait tout le mal. 1. qui se croit malade, s’est livré aveuglément aux médecins. Voici une aventure si vous voulez à vous défaire des médecins, ou si vous êtes né à ne pouvoir vous en passer, il est aisé d’en avoir un autre, avec lequel, mon frère, vous puissiez courir un peu moins de risque. BÉRALDE.- Et ce qu’il dit, que fait-il à la chose ? Ô parole pleine d’appas, TOINETTE.- Ah, ah, c’est vous ? Et des étoilas au cielo, In nostro docto corpore. ARGAN.- Et les soins et les peines qu’elle prend autour de moi. Allons vite préparer toutes choses. MONSIEUR DIAFOIRUS.- À vous en parler franchement, notre métier auprès des grands ne m’a jamais paru agréable, et j’ai toujours trouvé, qu’il valait mieux, pour nous autres, demeurer au public. MONSIEUR PURGON.- Mépriser mon clystère ? M’est un cruel supplice. Il ne peut souffrir l’effroyable idée de voir tout ce qu’il aime entre les bras d’un autre, et son amour au désespoir lui fait trouver un moyen de s’introduire dans la maison de sa bergère pour apprendre ses sentiments, et savoir d’elle la destinée à laquelle il doit se résoudre. nature, nature! ANGÉLIQUE.- Mais, mon oncle, il me semble que vous vous jouez un peu beaucoup de mon père. mon frère, il sait tout mon tempérament, et la manière dont il faut me gouverner. « Plus dudit jour, une potion anodine, et astringente, pour faire reposer Monsieur, trente sols. TOINETTE.- Cela est vrai. Tenez-vous bien. CLÉANTE.- Ô Ciel ! voici Monsieur Purgon. Taillandi, Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Tous les Mores dansent ensemble, et font sauter des singes qu’ils ont amenés avec eux. ANGÉLIQUE.- Ah ! Ensuitta purgare. Vous avez appétit à ce que vous mangez ? mon Dieu ! TOINETTE.- Le poumon, le poumon, vous dis-je. Dans la scène 5 de l’acte III, il y a Monsieur Purgon, Argan, Béralde et Toinette. Ancieni aviso, TOINETTE.- Donnez-moi votre pouls. TOINETTE.- Vivent les collèges, d’où l’on sort si habile homme. Medicandi, De hiero maladus unus BÉRALDE.- Hé bien oui, mon frère, puisqu’il faut parler à cœur ouvert, c’est votre femme que je veux dire ; et non plus que l’entêtement de la médecine, je ne puis vous souffrir l’entêtement où vous êtes pour elle, et voir que vous donniez tête baissée dans tous les pièges qu’elle vous tend. CLÉANTE.-Ce que je demande ? Après la perte de mon père, je ne veux plus être du monde, et j’y renonce pour jamais. monsieur Fleurant, c’est se moquer : il faut vivre avec les malades. Vous en revenez toujours là ? ARGAN.- Mais il faut bien que les médecins croient leur art véritable, puisqu’ils s’en servent pour eux-mêmes. TOINETTE, en médecin.- Monsieur, je vous demande pardon de tout mon cœur. ARGAN.- Je vous entends. Quia est in eo Rendam gratiam corpori tam docto, MONSIEUR PURGON.- Et je ne voulais plus qu’une douzaine de médecines, pour vider le fond du sac. Qui dureront in secula. Allez-vous-en vous mettre en habit décent, je vais les envoyer quérir. Sur quelle pensée, mon frère, la voulez-vous donner en mariage au fils d’un médecin ? Donnez-vous à la tendresse. ANGÉLIQUE.- Les anciens, Monsieur, sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant. Qu’ai-je fait, misérable ? Argan• Argan est le malade imaginaire, ce qu'en langage savant on appelle un hypocondre. ANGÉLIQUE.- C’est, mon père, une aventure surprenante qui se rencontre ici. Tous les Chirurgiens et Apothicaires viennent lui faire la révérence en cadence. (Il se retourne vers son fils, et lui dit.) Est-ce un oracle qui a parlé ? TOINETTE, en le raillant.- Voilà ce que c’est que d’étudier, on apprend à dire de belles choses. ARGAN.- Voyez un peu, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Ah ! Bene, bene, bene, bene respondere : Pour moi, qui ne veux un mari que pour l’aimer véritablement, et qui prétends en faire tout l’attachement de ma vie, je vous avoue que j’y cherche quelque précaution. Dono tibi et concedo Que deviendrai-je, malheureuse, et quelle consolation trouver après une si grande perte ? Atque tota compania aussi, Cujus est natura ARGAN.- Demeure un peu ici pour voir comme ce médecin te ressemble. ARGAN.- Et que dit le père à tout cela ? Tâtez-vous un peu, je vous prie ; revenez à vous-même ; et ne donnez point tant à votre imagination. De vos beaux ans, Il est aisé de parler contre la médecine, quand on est en pleine santé. Présentation. l’on sait discourir sur les maladies quand on a cet habit-là ? - Monsieur, ce n'est pas... MONSIEUR PURGON. Monsieur est frais émoulu du collège, et il vous donnera toujours votre reste. BÉLINE.- Et vous avez un ridicule orgueil, une impertinente présomption qui fait hausser les épaules à tout le monde. ANGÉLIQUE.- Eh mon père, donnez-moi du temps, je vous prie. ARGAN.- Pour moi, j’aurais été trompé à celle-là, et j’aurais juré que c’est la même personne. Une série de courtes activités sur les choix de scénographie, de costumes et de lumières conduisent les élèves à mesurer comment la mise en scène de Claude Stratz fait du Malade imaginaire une comédie « crépusculaire » qui nous rappelle les conditions de sa création, tout en faisant la part belle au comique farcesque, à la folie du carnaval et à l’énergie de la danse. ne diriez-vous pas que c’est effectivement Toinette ? A. Avant. Live Game Live. ARGAN.- Je pense, mon frère, que vous vous moquez de moi. BÉRALDE.- Ce n’est point là, mon frère, le fait de votre fille, et il se présente un parti plus sortable pour elle. Il agit dans la pièce comme le conseiller d'Argan. Pour avoir quelque place dans votre cœur ? ARGAN.- Hoy. CLÉANTE.- Ce n’est pas être malheureux que d’occuper votre pensée, soit en dormant, soit en veillant ; et mon bonheur serait grand sans doute, si vous étiez dans quelque peine, dont vous me jugeassiez digne de vous tirer ; et il n’y a rien que je ne fisse pour... TOINETTE, par dérision.- Ma foi, Monsieur, je suis pour vous maintenant, et je me dédis de tout ce que je disais hier. ANGÉLIQUE.- Si mon père ne veut pas me donner un mari qui me plaise, je le conjurerai, au moins, de ne me point forcer à en épouser un que je ne puisse pas aimer. BÉRALDE.- Oh çà, voulez-vous que nous parlions un peu ensemble ? Vous riez? ARGAN.- D’où vient, mon frère, que je suis maître dans ma famille, pour faire ce que bon me semble ? Béralde poursuit en faisant le portrait satirique de monsieur Purgon qui devient l’archétype de l’incompétent naïf et dangereux. Sententiarum Facultatis ARGAN.-Un peu de patience, mon frère, je vais revenir. Oui, suivons ses ardeurs, TOINETTE.- Vous ne trouverez pas mauvaise, s’il vous plaît, la curiosité que j’ai eue de voir un illustre malade comme vous êtes, et votre réputation qui s’étend partout, peut excuser la liberté que j’ai prise. Je suis votre serviteur, Monsieur ; jusqu’au revoir. Le Malade imaginaire est la dernière pièce de Molière, créée le 10février 1673 au théâtre du Palais-Royal : Molière, qui joue le rôle d'Argan, meurt juste après la quatrième représentation, le 17 février. TOINETTE.- Le poumon. ANGÉLIQUE.- C’est un méchant moyen de se faire aimer de quelqu’un, que de lui faire violence. confrontée donc au problème d'un mariage qu’elle ne désire pas. THOMAS DIAFOIRUS.- Avec la permission aussi de Monsieur, je vous invite à venir voir l’un de ces jours pour vous divertir la dissection d’une femme, sur quoi je dois raisonner. ARGAN.- Oui, Madame ma femme, c’est ainsi que vous m’aimez ? BÉRALDE.- De répondre sans nulle aigreur aux choses que je pourrai vous dire. TOINETTE.-Ah, ah, c’est vous ? Vous recevrez un reçu fiscal permettant de déduire 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le Revenu de 2021. BÉRALDE.- Ah ! Trovas à propos facere. Les antithèses opposent l’ intention du médecin et l’ effet de sa médecine, soulignant la dangerosité du soignant : « impétuosité » / « prévention » , « raideur » / « confiance » , « brutalité » / « raison » . ARGAN.- Qu’est-ce ? Monsieur, ne parlez point de Madame, c’est une femme sur laquelle il n’y a rien à dire ; une femme sans artifice, et qui aime Monsieur, qui l’aime... On ne peut pas dire cela. Prologue. Allez-vous-en voir, vous, si ma femme est habillée. Donnez-vous patience ; si vous m’aimez, Monsieur, vous devez vouloir tout ce que je veux. ARGAN.- Oh çà, nous y voici. BÉRALDE.- Est-il possible que vous serez toujours embéguiné de vos apothicaires, et de vos médecins, et que vous vouliez être malade en dépit des gens, et de la nature ? BÉRALDE.- Voilà un médecin vraiment, qui paraît fort habile. TOINETTE, en sortant, dit.- Oui, vraiment, j’ai affaire là-bas, et je l’ai assez vu. Tout le spectacle passe sans qu’il y donne aucune attention ; mais il se plaint qu’il est trop court, parce qu’en finissant il le sépare de son adorable bergère, et de cette première vue, de ce premier moment il emporte chez lui tout ce qu’un amour de plusieurs années peut avoir de plus violent. Boni sensus atque prudentiæ, Le pauvre défunt est trépassé. Höre Le malade imaginaire (Mise en scène de Jacques Charon, réalisation de Max de Rieux - 1959) von Javotte Lehmann auf Deezer. Il semble à vous entendre, que Monsieur Purgon tienne dans ses mains le filet de vos jours, et que d'autorité suprême il vous l'allonge, et vous le raccourcisse comme il lui plaît. Qu’un penchant trop doux ; TOINETTE, à Béralde.- Cachez-vous, vous, dans ce coin-là. MONSIEUR PURGON.- Un crime de lèse-Faculté, qui ne se peut assez punir. Le Malade Imaginaire à Acte 2 Scène 6 DRAFT. Dignus, dignus est entrare Il y aura plaisir à confondre votre frère. Vient troubler ce doux transport, ARGAN.- Hé bien, "Mon père" ? MONSIEUR PURGON.- Que vous tombiez dans la bradypepsie. Ils parlent tous deux en même temps, s’interrompent et confondent. ANGÉLIQUE.- Non, Madame, vous avez beau dire. CLÉANTE, sous le nom d’un berger, explique à sa maîtresse son amour depuis leur rencontre, et ensuite ils s’appliquent leurs pensées l’un à l’autre, en chantant.- Voici le sujet de la scène. Va, tu es mon vrai sang, ma véritable fille, et je suis ravi d’avoir vu ton bon naturel. Tous les Chirurgiens et les Apothicaires dansent au son des instruments et des voix, et des battements de mains, et des mortiers d’apothicaires. Pourquoi tant résister, et refuser la gloire d’être attachée au corps de la faculté ? Que venez-vous faire céans ? Doctissimam Facultatem, Medicina illa benedicta, LOUISON.- Je vous dirai, si vous voulez, pour vous désennuyer, le conte de Peau d’âne, ou bien la fable du Corbeau et du renard, qu’on m’a apprise depuis peu. MONSIEUR FLEURANT, apothicaire. Profitez du printemps THOMAS DIAFOIRUS.- Oui, Mademoiselle, jusqu’aux intérêts de mon amour exclusivement. Monsieur Purgon profite de la naïveté d’Argan, se pseudo-malade qui croit tout ce que lui dit un médecin pour lui dire qu’il sera dans un état incurable d’ici quatre jours. ARGAN.- Ah ! qui vous émeut de la sorte ? • La satire est le discours qui s'attaque à quelque chose ou à quelqu'un en s'en moquant. ma pauvre fille ; ma pauvre petite Louison. TOINETTE.- Voici son père. MONSIEUR BONNEFOY, notaire. ARGAN.- Je reçois, Monsieur... Ils parlent tous deux en même temps, s’interrompent et confondent. Qu’est-ce là ? ARGAN.- Non, non, en voilà assez. Mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Ces personnes-là à la vérité n’y cherchent pas tant de façons, et regardent peu la personne. Créée en 1673, Le Malade Imaginaire est la dernière pièce de Molière. 0. Maladus dust-il crevare CLÉANTE.- En tout cas, je suis prêt à tout. Docte Bacheliere, THOMAS DIAFOIRUS.- Mademoiselle, ne plus ne moins que la statue de Memnon, rendait un son harmonieux, lorsqu’elle venoit à être éclairée des rayons du soleil, tout de même me sens-je animé d’un doux transport à l’apparition du soleil de vos beautés. Malade imaginaire.qxd 30/09/04 14:51 Page 36 AC T E I I I SCÈNES 5 ET 6 Le Malade imaginaire Le Malade imaginaire Scène 5 Monsieur Purgon, oncle de Thomas Diafoirus, refuse aussi de donner l’argent pour le mariage avec Angélique. In nostro docto corpore. Souffrez donc, Mademoiselle, que j’appende aujourd’hui à l’autel de vos charmes l’offrande de ce cœur, qui ne respire, et n’ambitionne autre gloire, que d’être toute sa vie, Mademoiselle, votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur, et mari. On n’est obligé qu’à traiter les gens dans les formes. C’est pour cela que nunc convocati estis, mon papa. Hominem me habent factum : Oh, oh ; voilà mon petit doigt qui me dit quelque chose que vous avez vu, et que vous ne m’avez pas dit. Pro toto remercimento Donnez-vous à la tendresse. ARGAN, à Cléante, qui feint de vouloir s’en aller.- Ne vous en allez point, Monsieur. LOUISON.- Et lui, il ne voulait pas sortir. À ses premiers traits : Il n'y a rien de plus drôle pour les jeunes filles. Er wird seit 1974 jährlich in mehreren Kategorien verliehen. ARGAN, à Angélique.- Allons, saluez Monsieur. TOINETTE.- Donnez, donnez, elle est toujours bonne à prendre pour l’image, cela servira à parer notre chambre. ARGAN.- Un peu de patience, mon frère, je vais revenir. Eût assez de bonheur, TOINETTE.- Oui. BÉLINE.- C’est que les filles bien sages, et bien honnêtes comme vous, se moquent d’être obéissantes, et soumises aux volontés de leurs pères. Il vous ordonne fort prudemment, et vous ne pouvez être en de meilleures mains. ARGAN.- Monsieur, je vous suis fort obligé. TOINETTE.- Oui, mais on ne parle pas comme cela de but en blanc à Angélique ; il faut des mystères, et l’on vous a dit l’étroite garde où elle est retenue. De fortement travaillare, malheureux, ma pauvre fille est morte. C'est la fille la plus âgée d'Argan. Redites-la, Philis, que je n’en doute pas. Je connais une Faculté de mes amies, qui viendra tout à l’heure en faire la cérémonie dans votre salle. Opium facit dormire ? Ah malheur ! Monsieur Purgon, Argan, Béralde, Toinette. Domandabo tibi, docte Bacheliere, Ha, ha. Et assistantes illustres, TOINETTE.- Vous avez beau raisonner. Tournez-vous. L’ouverture est admirable, toute en action. Donque il est nostræ sapientiæ, Mais s’il est volage, Hélas ! De remediis aucunis Medicinæ professores, Bien plus qu’à naturæ et qu’à patri meo, TOINETTE.- Vous avez là aussi un œil droit que je me ferais crever, si j’étais en votre place. Find books bourgeois. Il y en a d’autres, Madame, qui font du mariage un commerce de pur intérêt ; qui ne se marient que pour gagner des douaires ; que pour s’enrichir par la mort de ceux qu’elles épousent, et courent sans scrupule de mari en mari, pour s’approprier leurs dépouilles. ARGAN.- Allons, ma fille, touchez dans la main de Monsieur, et lui donnez votre foi, comme à votre mari. mon frère, avec votre permission. Lorsqu’un médecin vous parle d’aider, de secourir, de soulager la nature, de lui ôter ce qui lui nuit, et lui donner ce qui lui manque, de la rétablir, et de la remettre dans une pleine facilité de ses fonctions : lorsqu’il vous parle de rectifier le sang, de tempérer les entrailles, et le cerveau, de dégonfler la rate, de raccommoder la poitrine, de réparer le foie, de fortifier le cœur, de rétablir et conserver la chaleur naturelle, et d’avoir des secrets pour étendre la vie à de longues années ; il vous dit justement le roman de la médecine. Totus mundus, currens ad nostros remedios, Vingt et trente sols. ANGÉLIQUE.- Si vous êtes si prompt, Monsieur, il n’en est pas de même de moi, et je vous avoue que votre mérite n’a pas encore fait assez d’impression dans mon âme. Et quel inhumain, quel barbare ne serait touché par de telles larmes ?" Convenit facere. 2020 - Découvrez le tableau "Malade imaginaire" de Kimberley sur Pinterest. BÉRALDE.- Vous voulez faire plaisir à quelqu’un. Suas ordonnancias, hélas ! ARGAN.- Mais savez-vous, mon frère, que c’est cela qui me conserve, et que Monsieur Purgon dit que je succomberais, s’il était seulement trois jours, sans prendre soin de moi ? Facit à gogo vivere Rompons ce dur silence, et m’ouvrez vos pensées, Profitez du printemps Mille, mille annis et manget et bibat, dans le corps du message : la référence de votre commande, le(s) spectacle(s) concerné(s) et le montant total correspondant votre NOM et Prénom ainsi que votre adresse postale. Le premier m’a engendré ; mais vous m’avez choisi. Vobis, vobis debeo ARGAN.- Je vous suis obligé, Monsieur, des bontés que vous avez pour moi. TOINETTE.- Cet homme-là n’est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. Et à fond examinandum Nos cœurs, dans la jeunesse En moi satis admirari, ARGAN.- Quoi qu’il en soit, mon frère, elle sera religieuse, c’est une chose résolue. Je veux des maladies d’importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies, avec des inflammations de poitrine, c’est là que je me plais, c’est là que je triomphe ; et je voudrais, Monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l’agonie, pour vous montrer l’excellence de mes remèdes, et l’envie que j’aurais de vous rendre service. Ai-je bien entendu, hélas ! BÉRALDE.-Oh çà, voulez-vous que nous parlions un peu ensemble ? Cela était bon autrefois. Qu’on … Il se retourne, et voit un brutal, qui de paroles insolentes maltraitait une bergère. Argan, riche . et quel malheur pleurez-vous ? Il y a des papiers, il y a de l’argent, dont je me veux saisir, et il n’est pas juste que j’aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années. Il est doux, à notre âge Mettez, mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Une grande marque que vous vous portez bien, et que vous avez un corps parfaitement bien composé ; c’est qu’avec tous les soins que vous avez pris, vous n’avez pu parvenir encore à gâter la bonté de votre tempérament, et que vous n’êtes point crevé de toutes les médecines qu’on vous a fait prendre. TOINETTE.-Tenez, Monsieur, vous ne songez pas que vous ne sauriez marcher sans bâton. Venerabili et docto, CLÉANTE.- Savoir ma destinée ; parler à l’aimable Angélique ; consulter les sentiments de son cœur ; et lui demander ses résolutions sur ce mariage fatal, dont on m’a averti. ARGAN.- Oui, mais il va un peu bien vite. Quelle surprise ! Novus doctor, qui tam bene parlat, Et occidendi Et comme les naturalistes remarquent que la fleur nommée héliotrope tourne sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon cœur dores-en-avant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants de vos yeux adorables, ainsi que vers son pôle unique. Ah ! Ah ! CLÉANTE.- Monsieur, j’en suis au désespoir. Montrez-moi ce papier. Molière ne peut pas être enterré de façon religieuse car il est comédien. Mettez-vous là, ma fille. MONSIEUR DIAFOIRUS.- Eh oui, rôti, bouilli, même chose. BÉRALDE.- Oh ça, mon frère, puisque voilà votre Monsieur Purgon brouillé avec vous, ne voulez-vous pas bien que je vous parle du parti qui s’offre pour ma nièce ? Laissons là toutes les pensées du mariage. Book online - Theater. Souffrez, mon père, que je vous en donne ici ma parole, et que je vous embrasse, pour vous témoigner mon ressentiment. TOINETTE.- Ne voyez-vous pas qu’il incommode l’autre, et lui dérobe sa nourriture ? Voilà un avis au lecteur, qui me rendra sage à l’avenir, et qui m’empêchera de faire bien des choses. Voyons ceci dans le détail, si vous le voulez bien. monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur, quatre livres. Levez les yeux. ANGÉLIQUE.- J’ai songé cette nuit que j’étais dans le plus grand embarras du monde, et qu’une personne faite tout comme Monsieur, s’est présentée à moi, à qui j’ai demandé secours, et qui m’est venue tirer de la peine où j’étais ; et ma surprise a été grande, de voir inopinément en arrivant ici, ce que j’ai eu dans l’idée toute la nuit. Fideles executores, ARGAN.- Vous savez que les malades ne reconduisent point. Has plaças honorabiles. BÉRALDE.- C’est une marque de la faiblesse humaine, et non pas de la vérité de leur art. Il a cent délices Voilà bien du préambule. BÉRALDE.- Il est vrai que la ressemblance est tout à fait grande. CLÉANTE.- J’ai ouï dire que Monsieur était mieux, et je lui trouve bon visage. LOUISON.- Il lui disait tout ci, tout çà, qu’il l’aimait bien, et qu’elle était la plus belle du monde. Quid dicis ? ARGAN.- Voyez-vous la petite rusée ? BÉRALDE.- Voulez-vous que l’affaire se fasse tout à l’heure ? N’est pas le malheur, TOINETTE.- Je pensais, Madame, qu’il fallût pleurer. Je reviendrai bientôt. Qui, in hoc corde que voilà, « Plus, dudit jour, Pour nos jeunes cœurs ? TOINETTE.-Hon, de bonne casse est bonne. LOUISON.- Elle lui a dit : "sortez, sortez, sortez, mon Dieu sortez, vous me mettez au désespoir". Vous verrez la douleur où elle sera, quand je lui dirai la nouvelle. MONSIEUR FLEURANT, à Béralde.- De quoi vous mêlez-vous de vous opposer aux ordonnances de la médecine, et d’empêcher Monsieur de prendre mon clystère ? CLÉANTE.- Savoir ma destinée ; parler à l’aimable Angélique ; consulter les sentiments de son cœur ; et lui demander ses résolutions sur ce mariagefatal, dont on m’a averti. Vous êtes du métier, vous savez les conséquences. Mais, Philis, une pensée, TOINETTE.- Allons, allons, je suis votre servante, je n’ai pas envie de rire. MONSIEUR FLEURANT.- On ne doit point ainsi se jouer des remèdes, et me faire perdre mon temps. BÉRALDE.- Tous les grands médecins sont comme cela. ARGAN.- Mais, moi que dire, que répondre ? Et favorabiles, BÉRALDE.- Comment, que voulez-vous faire ? ah, ah ; oui ? Je veux vous en envoyer un de ma main, et je viendrai vous voir de temps en temps, tandis que je serai en cette ville. ARGAN, à Béline qui sort.- Je suis bien aise de voir votre amitié, et d’avoir entendu le beau panégyrique que vous avez fait de moi. Mais enfin, venons au fait. Il y en a qui donnent la comédie à leurs maîtresses, mais donner une dissection, est quelque chose de plus galand. Questions préparant à la lecture cursive: 1. LE MALADE IMAGINAIRE Résumé Le Malade Imaginaire, dernière comédie de Molière a été jouée pour la première fois le 10 février 1673 au Théâtre de la salle du Palais Royal, à Paris. Est-ce un oracle qui a parlé? Votre Monsieur Purgon, par exemple, n’y sait point de finesse : c’est un homme tout médecin, depuis la tête jusqu’aux pieds ; un homme qui croit à ses règles plus qu’à toutes les démonstrations des mathématiques, et qui croiroit du crime à les vouloir examiner ; qui ne voit rien d’obscur dans la médecine, rien de douteux, rien de difficile, et qui, avec une impétuosité de prévention, une roideur de … Vous voyez un effet des secrets de mon art, de me conserver ainsi frais et vigoureux. CLÉANTE, ANGÉLIQUE, ARGAN, BÉRALDE, TOINETTE. Quid illi facere ? Et seignet et tuat ! CLÉANTE.- Ne vous défendez point, s’il vous plaît, et me laissez vous faire comprendre ce que c’est que la scène que nous devons chanter. Se pourrait-il, que l’amoureux Tircis, Et totas dignas ramplire "Est-il, disait-il, quelque chose qui puisse mériter les aimables paroles d’un tel remerciement ? Clysterium donare, BÉRALDE.- Que voulez-vous qu’il y mette, que les diverses professions des hommes ? TOINETTE.- Hélas oui. TOINETTE.- Je ne le connais pas ; mais il me ressemble comme deux gouttes d’eau, et si je n’étais sûre que ma mère était honnête femme, je dirais que ce serait quelque petit frère, qu’elle m’aurait donné depuis le trépas de mon père. Monsieur, souffrez que je lui montre son bec jaune, et le tire d’erreur. ARGAN, se levant brusquement.- Doucement. Monsieur Purgon, médecin ... riche bourgeois qui se croit malade et s'est livré aveuglément aux médecins. TOINETTE.- Je crois, Monsieur, qu’il sera mieux de mener Monsieur à sa chambre. TOINETTE.- Ah ! Enfin, à force de battre le fer, il en est venu glorieusement à avoir ses licences ; et je puis dire sans vanité, que depuis deux ans qu’il est sur les bancs, il n’y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre École.