HARPAGON.- Tu m’as fait grand plaisir, Frosine ; et je t’en ai, je te l’avoue, toutes les obligations du monde. [1] Des ouvertures : des biais, des moyens. Scène 3. je te l'aurais donnée déférer aux pères. et de renchérir, en fait d’intérêts, sur les plus infâmes subtilités qu’aient jamais inventées les plus célèbres usuriers ? I)Résumé par Actes et par scènes : Acte I Scène 1 Valère et Elise s'aiment. Act 2 Scene 4; Study Guide. L’Avare L’Avare est une comédie de Molière datant de 1668 de 5 actes. LA FLÈCHE.- Bagatelles ici. [5] Pour vouloir exiger de moi que ce qui peut : pour vouloir exiger de moi autre chose que ce qui peut... [6] Le diantre est : le diable est, la difficulté est... [7] Un train : un équipage, des habits, mais aussi une suite de quelques serviteurs. que des jeunes gens pour les aimer ! MAÎTRE SIMON.- Monsieur est la personne qui veut vous emprunter les quinze mille livres dont je vous ai parlé. Previous Next . où est-il ? HARPAGON.- Ah, dis-lui, Maître Jacques, que moyennant cela, il pourra espérer toutes choses de moi ; et que hors Mariane, je lui laisse la liberté de choisir celle qu’il voudra. Il ne se peut pas mieux. Mais, Frosine, il y a encore une chose qui m’inquiète. CLÉANTE.- Que veux-tu que je voie ? LA FLÈCHE.- Je suis votre valet ; et tu ne connais pas encore le seigneur Harpagon. Y aurait-il quelque mystère là-dessous ? MARIANE.- Hélas, suis-je en pouvoir de faire des résolutions ! MAÎTRE JACQUES.- Ah, Monsieur, de grâce. (Elle tient un balai. [9] Le mollet est, selon le dictionnaire de Furetière (1690), "une frange large d’un travers de doigt.". Avec les fourchettes assortissantes. Quel est leur état d’esprit? Le riche et avare Harpagon a deux enfants : Élise, amoureuse de Valère, un gentilhomme napolitain au service de son père en qualité d'intendant, et Cléante, qui souhaite épouser Mariane, une jeune orpheline sans fortune. Voilà qu’on m’appelle. CLÉANTE.- Oui ; et j’ai eu toutes les peines du monde à lui cacher le trouble où cette nouvelle m’a mis. En un mot, il aime l’argent, plus que réputation, qu’honneur, et que vertu ; et la vue d’un demandeur lui donne des convulsions. C’en est fait, je n’en puis plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré. . LA FLÈCHE.- Ah ! [27] De belles drogues : de belles marchandises. Il dit qu’il sait le respect qu’il vous doit, qu’il ne s’est emporté que dans la première chaleur, et qu’il ne fera point refus de se soumettre à ce qu’il vous plaira, pourvu que vous vouliez le traiter mieux que vous ne faites, et lui donner quelque personne en mariage, dont il ait lieu d’être content. CLÉANTE.- Donne-moi un peu ce mémoire, que je le voie encore. HARPAGON.- Tout va comme il faut. Il n’y avait pas sans doute de si grandes difficultés à cette affaire-ci. MAÎTRE JACQUES.- Il n’y a pas de quoi, Monsieur. Il s’agit ici d’une fluxion de poitrine, d’une toux chronique, maladie dont Molière, qui jouait le rôle d’Harpagon, était affecté. L avare (Publié le 13 avril 2012) (Mis à jour le: 14 janvier 2016) L’Avare ACTE IV Scène 4. (1682). (Il reprend un air gai.) HARPAGON.- Mais croyez-vous, Maître Simon, qu’il n’y ait rien à péricliter [17] Péricliter : risquer. The Miser Act 2, Scene 4. Les mousquets étant fort lourds, on appuyait le bout du canon sur une fourche plantée en terre, la fourchette. ! N’a-t-elle point pris garde à moi en passant ? ; et même j’en avais fait à sa mère quelque peu d’ouverture. [4] Pitié officieuse : pitié serviable, efficace. Scène 1. tendresse extrême destinée de malheureuses gens contrefaire une dame de qualité vicomtesse de la Basse-Bretagne. MAÎTRE SIMON, HARPAGON, CLÉANTE, LA FLÈCHE. Aucune chose que tu n’obtiennes de moi. Hé bien, qu’est-ce, Frosine ? Mais celui-ci est obsédé par la cassette qui renferme son argent. FROSINE.- Laissez-moi faire. Faites-y de votre part, je vous en conjure, tous les efforts qu’il vous sera possible. CLÉANTE.- Hélas, où me réduisez-vous, que de me renvoyer à ce que voudront me permettre les fâcheux sentiments d’un rigoureux honneur, et d’une scrupuleuse bienséance ! Mais, belle Mariane, quelles résolutions sont les vôtres ? L'Avare, c'est une comédie qui critique sans gêne les moeurs de la société vivant sous le régime de Louis XIV. Ah, ma foi, tu seras bien fine, si tu en tires quelque chose ; et je te donne avis que l’argent céans est fort cher. > Auteur Molière Jean Baptiste Poquelin > L avare > L’Avare ACTE IV Scène 4. [13] Plancher a ici, comme souvent au XVIIe siècle, le sens de plafond. [1] Traverses : difficultés, afflictions. LA FLÈCHE.- Ce n’est plus qu’un petit article. Ne t’avais-je pas donné ordre... LA FLÈCHE.- Oui, Monsieur, et je m’étais rendu ici pour vous attendre de pied ferme ; mais Monsieur votre père, le plus malgracieux des hommes, m’a chassé dehors malgré moi, et j’ai couru risque d’être battu. CLÉANTE, LA FLÈCHE. L’Avare ACTE IV Scène 4. C’est donc une parfaite vieillerie. Mais comme ledit prêteur n’a pas chez lui la somme dont il est question, et que pour faire plaisir à l’emprunteur, il est contraint lui-même de l’emprunter d’un autre, sur le pied du denier cinq [5] Du denier cinq : à un denier d’intérêt pour 5 deniers prêtés, soit 20%. Je sais les chagrins et les déplaisirs que sont capables de causer de pareilles traverses [1] Traverses : difficultés, afflictions. HARPAGON.- N’est-ce pas une chose épouvantable, qu’un fils qui veut entrer en concurrence avec son père ? LA FLÈCHE.- Le trésor de votre père, que j’ai attrapé. Quel bruit fait-on là-haut ? MAÎTRE JACQUES.- C’est beaucoup d’honneur que vous me faites. Je vous commets au soin de nettoyer partout ; et surtout, prenez garde de ne point frotter les meubles trop fort, de peur de les user. - En vérité, Monsieur, ce procès m’est d’une conséquence tout à fait grande. Employez tous vos soins à gagner son esprit ; vous pouvez faire et dire tout ce que vous voudrez, je vous en donne la licence ; et s’il ne tient qu’à me déclarer en votre faveur, je veux bien consentir à lui faire un aveu moi-même, de tout ce que je sens pour vous. mon père, je ne vous demande plus rien ; et c’est m’avoir assez donné, que de me donner Mariane. VALÈRE, ÉLISE. des Céphales ? CLÉANTE.- Point d’autre appui pour moi dans votre cœur que de simples souhaits ? Maître Jacques. Qui vous a dit que c’était céans ? A-t-on jamais parlé d’une usure semblable [14] Harpagon est en effet un usurier redoutable, car Cléante ne tirera pas 200 écus , soit 600 livres, de tous les vieux rogatons (littéralement restes de viandes, choses qui ont déjà été servies) ; et donc, pour 12.600 livres qui lui auront été effectivement prêtées, il devra payer un intérêt annuel de 383 livres 10 sols, soit plus de 30%. ? MARIANE.- C’est une douce consolation, que de voir dans ses intérêts une personne comme vous ; et je vous conjure, Madame, de me garder toujours cette généreuse amitié, si capable de m’adoucir les cruautés de la fortune. Ce n’est personne. un peu, qu’elle fît quelque effort, qu’elle se saignât pour une occasion comme celle-ci ? MARIANE.-C’est une douce consolatio… CLÉANTE.- Je vous promets, mon père, que jusques au tombeau, je conserverai dans mon cœur le souvenir de vos bontés. HARPAGON.- Certes, tu me dis là une chose toute nouvelle. Sortons. on ait épié l’heure ; l’on a choisi (1682). , vingt mille francs cette année. . Comme j’ai commerce chez elles, je les ai à fond l’une et l’autre entretenues de vous, et j’ai dit à la mère le dessein que vous aviez conçu pour Mariane, à la voir passer dans la rue, et prendre l’air à sa fenêtre. Cléante Bien des choses, ma soeur, enveloppées dans un mot : j'aime. CLÉANTE.- Mon pauvre Maître Jacques, je te serai obligé toute ma vie. Qu’elle s’aidât un peu : "On dit qu’il faut qu’un homme. où ne pas courir ? N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris ? ÉLISE.- Oui, Madame, mon frère m’a fait confidence de la passion qu’il a pour vous. Scène 5. je te déshérite je te donne ma malédiction. CLÉANTE.- Oui, mon père, c’est ainsi que vous me jouez ! FROSINE.- Oui. [25] Trente-et-quarante : jeu de hasard qui se jouait avec des cartes. Mais le mal que j’y trouve, c’est que votre père est votre père. HARPAGON.- C’est ce que je dis tous les jours, avec leur ton de poule laitée, et leurs trois petits brins de barbe relevés en barbe de chat, leurs perruques d’étoupes, leurs haut-de-chausses tout tombants, et leurs estomacs débraillés [28] Leurs estomacs débraillés : leurs poitrines débraillées (à cause de la chemise bouffante s’échappant du pourpoint trop petit). Plus, un trou-madame [12] Un trou-madame : "jeu où on laisse couler des boules dans des trous, ou rigoles, marquées diversement pour le gain ou pour la perte" (Dictionnaire de Furetière, 1690). Il veut faire enfermer la ville entière et presse le commissaire de s’exécuter. CLÉANTE.- Sois assurée, Frosine, de ma reconnaissance, si tu viens à bout de la chose : mais, charmante Mariane, commençons, je vous prie, par gagner votre mère ; c’est toujours beaucoup faire, que de rompre ce mariage. J’ai le secret de m’ouvrir leur tendresse, de chatouiller leurs cœurs, de trouver les endroits par où ils sont sensibles. Le ladre a été ferme à toutes mes attaques : mais il ne me faut pas pourtant quitter la négociation ; et j’ai l’autre côté, en tout cas, d’où je suis assurée de tirer bonne récompense. Tenez-vous un peu. Cléante comes onstage with his valet, La Flèche, asking the dude why he didn't wait in the house like he was asked. (1682). Ce n’est pas moi, Monsieur, au moins, qui leur ai découvert votre nom, et votre logis : mais, à mon avis, il n’y a pas grand mal à cela. L’édition de 1734 donne : sa dot. [16] VAR. (1682). Supposé que le prêteur voie toutes ses sûretés, et que l’emprunteur soit majeur, et d’une, Le prêteur, pour ne charger sa conscience d’aucun scrupule, prétend ne donner son argent qu’au denier dix-huit, Mais comme ledit prêteur n’a pas chez lui la somme dont il est question, et que pour faire plaisir à l’emprunteur, il est contraint lui-même de l’emprunter d’un autre, sur le pied du denier cinq, Des quinze mille francs qu’on demande, le prêteur ne pourra compter en argent que douze mille livres ; et pour les mille écus restants, Premièrement, un lit de quatre pieds, à bandes de points de Hongrie, appliquées fort proprement sur un drap de couleur d’olive ; avec six chaises, et la, Harpagon est en effet un usurier redoutable, car Cléante ne tirera pas 200 écus , soit 600 livres, de tous les vieux. - Je vous prie, Monsieur, de me donner le petit secours que je vous demande. [i] Régale ou régal : fête, réjouissance. de notre marquise. reptition l'avare acte 2 scene 4 la fleche frosine - YouTube Cinq mille francs au jeu par an, et quatre mille francs en habits et bijoux, cela fait neuf mille livres ; et mille écus que nous mettons pour la nourriture, ne voilà-t-il pas par année vos douze mille francs bien comptés ? Suivez-moi vite. Parbleu, voilà qui est honnête. de quoi est-ce qu’on parle là ? Plus, une grande table de bois de noyer, à douze colonnes, ou piliers tournés, qui se tire par les deux bouts, et garnie par le dessous de ses six escabelles. Elle veut tout au moins qu’on soit sexagénaire ; et il n’y a pas quatre mois encore, qu’étant prête d’être mariée, elle rompit tout net le mariage, sur ce que son amant [26] Son amant : son futur époux. Le livre audio est à … ? FROSINE.- Hé bien, qu’est-ce que cela, soixante ans ? où se cache-t-il ? Eh ? Je n’ai pas, Dieu merci, les inclinations fort patibulaires ; et parmi mes confrères, que je vois se mêler de beaucoup de petits commerces, je sais tirer adroitement mon épingle du jeu, et me démêler prudemment de toutes les galanteries qui sentent tant soit peu l’échelle [16] Les galanteries qui sentent tant soit peu l’échelle : les inventions ingénieuses qui mènent à l’échelle de la potence, en d’autres termes, les crimes qui vous valent la potence. HARPAGON.- Il faudra voir cela. LA FLÈCHE sortant du jardin, avec une cassette.- Ah, Monsieur, que je vous trouve à propos ! Vous verrez qu’ils ont part, sans doute [17] Sans doute : sans aucun doute. MAÎTRE SIMON.- Oui, Monsieur, c’est un jeune homme qui a besoin d’argent. CLÉANTE.- Écoutez, il est vrai qu’elle n’est pas fort à mon goût ; mais pour vous faire plaisir, mon père, je me résoudrai à l’épouser, si vous voulez. Elles iront bien toutes seules ; et j’ai besoin de vous. L’Avare ACTE I Scène 4. HARPAGON.- Je n’en ai pas de grandes, Dieu merci. CLÉANTE.- Quelle bonté à vous, d’oublier si vite ma faute ! Il est à propos que je fasse un petit tour à mon argent. Je n’irai pas donner quittance de ce que je ne reçois pas ; et il faut bien que je touche quelque chose. Hé ! Approchez, Dame Claude. vous êtes à ravir, et votre figure est à peindre. MAÎTRE JACQUES.- Messieurs, vous n’avez qu’à parler ensemble : vous voilà d’accord maintenant ; et vous alliez vous quereller, faute de vous entendre. HARPAGON.- Comment, pendard, c’est toi qui t’abandonnes à ces coupables extrémités ? CLÉANTE.- C’est vous qui allez sur les miennes ; et je suis le premier en date. (Il tire son mouchoir de sa poche ; ce qui fait croire à maître Jacques qu’il va lui donner quelque chose.). Premièrement, un lit de quatre pieds, à bandes de points de Hongrie, appliquées fort proprement sur un drap de couleur d’olive ; avec six chaises, et la courte-pointe de même ; le tout bien conditionné, et doublé d’un petit taffetas changeant rouge et bleu. (1682). Son dot : On hésite encore sur le genre du mot à la fin du XVIIe siècle. plus aisées pour détourner ce mariage. CLÉANTE.- T’a-t-il fait parler à celui qui doit prêter l’argent ? ? [16] Les galanteries qui sentent tant soit peu l’échelle : les inventions ingénieuses qui mènent à l’échelle de la potence, en d’autres termes, les crimes qui vous valent la potence. [28] Leurs estomacs débraillés : leurs poitrines débraillées (à cause de la chemise bouffante s’échappant du pourpoint trop petit).