Dans la première partie, elle avance en suivant consciencieusement le découpage des répliques, sans souci de caractériser les personnages : le chant est assez monotone sur une métrique trop régulière. Et surtout, Rossini introduit un élément de renouvellement du duo par un effet de contraste : les salamalecs alternent avec des apartés, sur des cascades de triples croches, où Bartholo se demande s’il n’a pas déjà vu cette tête-là quelque part et où le Comte est anxieux de savoir comment passe son nouveau déguisement. Nouveau travestissement, Almaviva se transforme en Don Alonzo, et prétend remplacer Bazile, maître de musique de Rosine, pour la leçon de chant de celle-ci. Mais à bien d’autres endroits, on a le sentiment qu’il n’a pas hésité à prouver qu’il était capable de faire mieux, en exploitant parfois des trouvailles qui reviennent à Paisiello. Plus d’une douzaine de compositeurs ont mis en musique, de Beaumarchais, certains n’hésitant pas à venir après des chefs-d’œuvre confirmés. Peine perdue, Bartholo les surprend et entre en fureur. Saviez-vous que Mozart avait fait un séjour à Sarzeau durant l’été 1789 ?. ), le texte débité à toute allure, devient un trait caractéristique de l’écriture vocale de Rossini, jusqu’à atteindre à la plus folle virtuosité. En revanche, il n’est pas impossible de voir dans la Rosine de Paisiello des traits qui s’épanouiront dans la Comtesse de Mozart. 29Voilà cette Rosine rossinienne : décidée à se battre, prête à tout pour obtenir ce qu’elle a choisi de vouloir. CLASSICAL VIEW; Can Rossini Best Mozart Once Again. La voix féminine dans l’œuvre lyrique mozartienne chante sur un unique registre, le registre aigu. He requires less concentration; he is less knowing, more amusing. Pour le plaisir d’une spéculation un peu absurde, essayons de renverser les rôles. Chez Rosine. On y retrouvera la jeune fille, devenue femme, on y retrouvera sa grâce délicate, sa féminité pudique, mais on y découvrira une sensualité épanouie, dont la maturité de la voix est le signe ; on y admirera une noblesse affirmée. Quant au thème qu’invente Rossini, avec ses trilles et ses appoggiatures, il suggère, en plus de la psalmodie confite en dévotion, un dos propre à se courber pour la révérence, et finalement une hypocrisie digne d’un élève de Bazile. Chez Rosine, Rue du Général Bares 13, 31400, Toulouse. Infirmier. La comparaison ne devrait pas aboutir à distribuer des prix, mais à caractériser des styles. , Beaumarchais avait beaucoup transformé ses personnages : tous ont mûri, ils ont vieilli. , les personnages de Beaumarchais ont vieilli de trois ans. But the revelation causes just absurd stupefaction. Ce mouvement frénétique, cette délicieuse mécanique cliquète et crépite, avec un orchestre aux sonorités acidulées : moulinets de violons, petite fanfare de clarinettes, avec des sistres et des piccolos qui font comme les grelots de l’attelage. Ce qu’il y a pourtant de merveilleux, c’est que la courbe musicale, la vivacité de la vocalisation adoucit ce que ce caractère pourrait avoir d’un peu dur : la musique lui donne une désinvolture rieuse et un enjouement gracieux. 39 RUE LANTIEZ, 75017 PARIS. Son livret n’est qu’une traduction, réplique par réplique, du texte de Beaumarchais, simplement mis en vers, dans un italien assez plat qui banalise le style du français et uniformise le rythme. Quant à Mozart, il est le seul à s’être affronté au. Même vérité matinée de finesse et de vérité virtuose chez Rossini: le chef réunit dans chaque production la crème de la crème du chant rossinien, jubilatoire en verve et intelligence théâtrale. Chez Paisiello, ce n’est qu’une esquisse, sans doute, mais dans la même cohérence psychologique. 3 Le barbier de Séville, Acte I, scène 2 (Beaumarchais, Théâtre complet, p. 174). Mais il l’améliore tellement qu’on ne peut que le féliciter de ce plagiat. Musique toute simple, et d’une expression infiniment touchante. Pierre Michot, „Beaumarchais et ses musiciens : Paisiello, Rossini, Mozart“, Études de lettres, 4 | 2016, 17-32. 11), au-delà de la convention mélodique, il y a cet accompagnement élégiaque de la clarinette et du basson, il y a ces accents de délicatesse touchante, avec ces surprises à la fin des phrases, qui font de cette Rosine de Paisiello une fleur fragile, une créature inquiète et tendre, qui a bien de la peine à s’insurger contre son tyran et qui ne peut que supplier le ciel de donner à son cœur la paix qu’il ne connaît pas. Mozart, Beethoven and Wagner were discoverers; Rossini, Donizetti and Puccini were entertainers. Belle supériorité du musicien sur l’auteur dramatique : Beaumarchais n’avait pas pensé à un tel effet théâtral. 22Rossini a sans doute jugé que, là, Paisiello était insurpassable. il n’y en a eu qu’un. 32La Rosine de Paisiello est totalement différente, et bien plus proche de celle de Beaumarchais, qui a beaucoup de délicatesse pudique et une vraie générosité amoureuse. Et surtout, Rossini introduit un élément de renouvellement du duo par un effet de contraste : les salamalecs alternent avec des apartés, sur des cascades de triples croches, où Bartholo se demande s’il n’a pas déjà vu cette tête-là quelque part et où le Comte est anxieux de savoir comment passe son nouveau déguisement. 36Plus d’une douzaine de compositeurs ont mis en musique Le barbier de Séville de Beaumarchais, certains n’hésitant pas à venir après des chefs-d’œuvre confirmés. Ce style permet de traiter à merveille la mécanique de l’intrigue, de styliser les situations, de faire pétiller la musique. Comme à la création de la pièce de Beaumarchais, chute à la première (une cabale orchestrée par les admirateurs de Paisiello n’y est sans doute pas étrangère), puis vif succès par la suite et triomphe rapide dans toute l’Europe, qui relègue bien vite dans l’oubli l’œuvre de Paisiello. Un portrait à deux faces : soumise, et combative. La Rosine de Paisiello est totalement différente, et bien plus proche de celle de Beaumarchais, qui a beaucoup de délicatesse pudique et une vraie générosité amoureuse. Le Comte Almaviva reconnu comme tel, a épousé Rosine, et Bartholo ne peut que déplorer son erreur, celle qui donne son sous-titre à la pièce : L’historien du théâtre nous fera remarquer que le schéma de l’intrigue est déjà celui de, de Molière où un barbon veut épouser la pupille qu’il séquestre, mais doit finalement céder devant les droits d’un jeune amant. Article réservé à nos abonnés. (« cent pièges qu’avant de céder, je saurai faire jouer »). Le Comte Almaviva reconnu comme tel, a épousé Rosine, et Bartholo ne peut que déplorer son erreur, celle qui donne son sous-titre à la pièce : La précaution inutile. allègre et ensoleillé. Il n’est pas interdit de rêver. A l’origine de cet article, une conférence de présentation du, de Rossini pour l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet, en 1983, et une introduction aux. . , si on me touche là où est mon point faible, je serai une vipère. Chez Paisiello, ce n’est qu’une esquisse, sans doute, mais dans la même cohérence psychologique. Car on tombera d’accord : il est bien difficile d’imaginer que les personnages du, tels que Rossini les a fait vivre par sa musique, même muris de quelques années, deviennent ceux des. Le personnage de Rosine prend des couleurs très contrastées, tendrement mélancolique chez Paisiello, mutine et déterminée chez Rossini, blessée et déchirante chez Mozart. Pierre Augustin Caron de Beaumarchais fait représenter son, en 1775. Figaro, a-t-on dit, c’est l’homme nouveau, celui que la Révolution mettra en place. Entre Le barbier et Le mariage, les personnages de Beaumarchais ont vieilli de trois ans. Ce qui frappe dans la structure du morceau, c’est que la colère de Bartholo n’introduit aucune rupture : quand il surprend le couple et entre en rage, la musique a continué dans le même mouvement et a repris un motif déjà utilisé. L’écriture du texte n’est pas fidèle au modèle français, elle est tout entière pensée pour la musique à venir. Little science, some heart, that's all. pour faire culminer son ensemble. Rossini n’a pas hésité à refaire le travail de Paisiello. Mozart Groupe | 1,463 followers on LinkedIn. 27C’est ce qu’il nous faut voir encore, en comparant cette fois non pas une scène mais un personnage. Stricker, Rémy, Mozart et ses opéras, fiction et vérité, Paris, Gallimard, 1980. de Mozart. CLAUDINE ROSINEK . L’introduction du chœur impose une nouvelle scène dès le début du premier acte : celle de l’aubade du Comte accompagné de musiciens. »), qui rime avec gioia (« joie »). Le rossignol en amour, c’est le Comte Almaviva, Grand d’Espagne, qui, incognito, sous le costume et le nom de l’étudiant Lindor, tente l’impossible pour approcher la jeune fille. Et pour cela on a fait le sacrifice, gaiement consenti, des répliques importantes où Rosine s’insurge contre son esclavage et donne sa foi à celui qui l’en arrachera. But the intellectual historian Paul Robinson, in a subtle comparison of the two composers' Beaumarchais operas -- "The Marriage of Figaro" and "The Barber of Seville" -- has shown another aspect to this difference in temper. Coup de théâtre : arrivée surprise de Bazile, étonné de voir Bartholo étonné ; le Comte réussit à convaincre Bazile, bourse en main, qu’il est bien malade et qu’il lui faut rentrer chez lui. 2En 1816, alors que l’opéra de Paisiello est encore joué partout avec succès, Rossini ose reprendre le même sujet et donne son propre Barbiere di Siviglia sur la scène du Teatro Argentina de Rome. Il est très remontant et très résistant aux maladies. That difference was one reason Mozart "only allowed himself two instants of gaiety in the whole of his life," and Rossini only allowed himself two instants of melancholy. "Napoleon is dead," the novelist Stendhal wrote in 1823, "but a new conqueror has already shown himself to the world; and from Moscow to Naples, from London to Vienna, from Paris to Calcutta, his name is constantly on every tongue. Le comte (qui est censé l’accompagner au clavecin) se hasarde à prendre une main de Rosine et à la baiser. Rossini returned to irony and imitation only late in life, in the remarkable solo piano pieces included in the collection "Sins of Old Age" (1857-68). Beaumarchais commençait sa scène par cette salutation d’Alonzo : « Que la paix et la joie habitent toujours céans ! et son lyrisme s’envole au-dessus du débit rapide de l’autre voix. Seuls Paisiello (1782) et plus encore Rossini (1816) ont survécu. Il s’agit de l’entrée d’Almaviva déguisé en Don Alonzo : le personnage que joue ici le Comte est aussi cérémonieux et poli qu’était bruyant et brutal son soudard du 1er acte. But southern art thrives on the ridiculous, on frenzy, on the sensuous. Mais la réalité reste miraculeuse : les deux comédies de Beaumarchais ont exactement trouvé les musiciens qui leur convenaient. On se référera à notre tableau en trois colonnes en écoutant la musique, . Ce qu’il y a pourtant de merveilleux, c’est que la courbe musicale, la vivacité de la vocalisation adoucit ce que ce caractère pourrait avoir d’un peu dur : la musique lui donne une désinvolture rieuse et un enjouement gracieux. Recherche - Solution. 18Si – au-delà de cette simple scène – on considère l’ensemble des deux opéras, on vérifie ce que nous avons constaté ici : Paisiello suit la construction de Beaumarchais, le découpe en récitatifs et en airs et ensembles, mais ne crée pas de vraie structure musico-théâtrale. This is not strictly a matter of inventiveness. Stendhal's balanced verdict: "Light, lively, amusing, never wearisome but seldom exalted -- Rossini would appear to have been brought into this world for the express purpose of conjuring up visions of ecstatic delight in the commonplace soul of the Average Man.". Soprano Lyrique Léger Claudine DUCRET, née à Clermont-Ferrand, commence l’étude du piano et du solfège dès l’âge de six ans. Mais Figaro a fait des ravages pour neutraliser les Argus : puisant dans sa pharmacie, il a donné un narcotique à l’Eveillé et un sternutatoire à la Jeunesse. Ros Ine is on Facebook. Le valet astucieux chargé d’aider aux entreprises de son maître remonte, à travers Molière, jusqu’à la comédie antique, mais la figure particulière de Figaro, ses avatars, ses voyages et ses revers de fortune, ses métiers accumulés et ses compétences diverses, tout cela fait penser au roman picaresque, mais aussi à la biographie aventureuse de Beaumarchais. Ne soyons pourtant trop injuste pour Paisiello qu’il ne faut pas juger sur cette seule scène. Almaviva s’est introduit dans la maison de Bartholo déguisé en Don Alonzo, élève de Basile et s’annonce comme remplaçant du maître de musique, qu’il prétend malade et forcé de garder le lit, pour donner sa leçon de chant à Rosine, en présence de Bartholo. C’est cette unique réplique qui donne lieu à tout le duo (no 12). L’excessive fidélité à la lettre, chez Paisiello, finit par détruire l’essence de Beaumarchais ; la fidélité à l’esprit, chez Rossini, reconquiert cette essence par les moyens qui sont ceux de l’opéra buffa. La césure était au milieu de la scène : Almaviva murmure sur un orchestre devenu presque muet, et Bartholo d’abord hilare, semble, en récitatif, jubiler de sa découverte. 35En les faisant passer du Barbier au Mariage, Beaumarchais avait beaucoup transformé ses personnages : tous ont mûri, ils ont vieilli. 7Le valet astucieux chargé d’aider aux entreprises de son maître remonte, à travers Molière, jusqu’à la comédie antique, mais la figure particulière de Figaro, ses avatars, ses voyages et ses revers de fortune, ses métiers accumulés et ses compétences diverses, tout cela fait penser au roman picaresque, mais aussi à la biographie aventureuse de Beaumarchais. Quand l’orchestre scande le. Il y a là une subtilité que Mozart n’aurait peut-être pas désavouée. Rechercher Il y a 1 les résultats correspondant à votre recherche Cliquez sur un mot pour découvrir sa définition. Heureuse rencontre, car Figaro a ses entrées dans la place : il rase le Docteur et sert de factotum à la maisonnée. On se dit pourtant que l’effet ne se renouvelle guère. Rosine devenue Comtesse Almaviva s’exprime avec une profondeur nouvelle dans son air le plus connu, et le plus beau, le. That conqueror, whose bicentennial birthday was celebrated yesterday, was, of course, the Italian composer Gioacchino Rossini. They imitate Romanticism, just as his operatic career imitated earlier styles; they invoke Chopin and Liszt and, in their wry detachment, anticipate Satie. Après deux médailles d’or de piano et de chant au Conservatoire National de Région de Grenoble, elle part se perfectionner à VIENNE (Autriche). Mais la douleur de la Comtesse, le désir du Comte, le frémissement de Chérubin, la finesse de Suzanne, l’amertume de Figaro ? Par exemple le parlato rapide typique de la basse bouffe mozartienne (pensez à Leporello ! Quand Bartholo les surprend, c’est un nouvel ensemble, un tourbillon de mots et de notes, les mots n’étant d’ailleurs choisis que parce qu’ils sont déjà en soi de la musique : (« Mais du calme, Docteur, la tête vous tourne »), ou : (« Coquins, brigands, allons, dehors, canailles »). Pédicure-podologue. Si bien qu’on se dit que les choses se sont fort bien combinées et que Beaumarchais a eu bien de la chance. L'intégrale du programme sur france.tv Quant au thème qu’invente Rossini, avec ses trilles et ses appoggiatures, il suggère, en plus de la psalmodie confite en dévotion, un dos propre à se courber pour la révérence, et finalement une hypocrisie digne d’un élève de Bazile. », puis il enchaîne. , Paris, Ed. C’est l’histoire d’un oiseau en cage, qui chante et gazouille derrière ses barreaux, mais n’aspire qu’à s’envoler, dès le moment où un rossignol enamouré est venu lui donner le goût de la liberté. Beaumarchais, Jean-Pierre de, Théâtre complet, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1957. Et pour cela on a fait le sacrifice, gaiement consenti, des répliques importantes où Rosine s’insurge contre son esclavage et donne sa foi à celui qui l’en arrachera. Rossini nous montre Bartholo qui commence par répondre très poliment, par remercier : Mille grazie, obbligato in verità (« Mille mercis, je suis votre obligé ») ; qui dit ensuite : « c’est bon, j’ai compris », basta basta, ho capito, et qui finit par s’agacer et crier. , c’est donc moi, tu ne me trompes pas, l’heureuse élue). C'est Mozart qui choisit initialement la pièce de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, et qui l'apporta à da Ponte, qui, en l'espace de six semaines, en fit un livret en italien, en ôtant par ailleurs du texte toutes les références politiques de l'original. Northern music compels; southern music amuses. Rossini's later Romantic operas like "La Donna del Lago," "Moise" and "Guillaume Tell" are less cynical, and even anticipate Verdi in their enlightened republicanism, but there is something posed about them. A gauche, le texte de la comédie, au centre Paisiello (Acte II, no 15 de la partition). Elle fut engagée ensuite à L’ATELIER LYRIQUE DE L’OPÉRA DE LYON, où… Hello Select your address CDs & Vinyl Hello, Sign in. Mancini, Roland, Rossini, Paris, Fayard, 1993. La césure est placée après, quand le Comte prend la défense de Rosine et qu’éclate la révolte de la jeune fille. Surtout pas une virago, parce que très jeune fille, avec sa délicatesse et sa fraîcheur. C’est vrai de Figaro, du Comte, et plus encore de la Comtesse. La liberté créatrice et le procédé mille fois repris ne sont pas antagonistes. Deux ans après seulement, alors que la pièce est encore interdite sur les scènes impériales autrichiennes, Da Ponte et Mozart donnent, En 1816, alors que l’opéra de Paisiello est encore joué partout avec succès, Rossini ose reprendre le même sujet et donne son propre. Elle a tenu des rôles d’opéra (Cherubino et Arminda chez Mozart, Rosine chez Scarlatti, l’Enchanteresse chez Purcell, Il Satirino chez Cavalli) et de comédiennechanteuse sur les scènes du Théâtre de Caen, de l’Opéra de Lausanne, au festival TiborVarga. Deux ans après seulement, alors que la pièce est encore interdite sur les scènes impériales autrichiennes, Da Ponte et Mozart donnent Le nozze di Figaro au théâtre de Vienne. Mozart's opera is an opera of the Enlightenment, displaying the restorative powers of Reason. , pour savoir s’il est entré quelqu’un chez Rosine. La caractéristique de Rossini, qui hérite de cette époque et la prolonge, c’est de faire entrer dans l’opéra. Account & Lists Account Returns & Orders. Délicieux moment de tendresse. Le personnage de Rosine prend des couleurs très contrastées, tendrement mélancolique chez Paisiello, mutine et déterminée chez Rossini, blessée et déchirante chez Mozart. L’oiseau, c’est la jeune Rosine, orpheline de noble naissance ; la cage, c’est la maison du docteur Bartholo, tuteur de la jeune fille ; malgré son âge, il a décidé d’épouser sa pupille. Tous les personnages féminins possèdent une voix unique : celle du soprano ; par contre, la voix masculine, elle, chante sur deux registres : aigu et grave. Docile, mais aussi rebelle : Cento trappole prima di cedere farò giocar. 25Au XVIIIe siècle, on sépare très nettement, dans l’opéra italien, le genre opera buffa (sujets empruntés au quotidien, personnages familiers, formes simples et écriture vocale sans grande exigence virtuose) et le genre opera seria (sujets mythologiques ou historiques, personnages drapés dans le haut style, écriture vocale d’une extrême virtuosité, privilège des grands castrats et des grandes prima donna, le bel canto au sens propre du terme, c’est-à-dire le chant orné, la volubilité, la broderie rapide et légère, la maîtrise de la couleur). 21Dans une autre scène (acte II, scène 7, no 7), Paisiello est sans concurrence, tout simplement parce que cette scène met en jeu des personnages secondaires que Rossini a supprimés. SOPHIA ROSINE . Belle supériorité du musicien sur l’auteur dramatique : Beaumarchais n’avait pas pensé à un tel effet théâtral. Et cela, aussi bien du côté du neuf que des produits Mozart Rossini occasion. Ce qui reste, c’est l’invention dans l’intrigue, la variété des situations, la netteté des personnages affrontés, toutes choses que le musicien pourra faire valoir au gré de son talent ou de son génie. 26Dans l’écriture vocale, le poids de cette tradition, autant que le recours aux trucs propres à Rossini, détermine un style musical où l’invention joue à partir de et sur ces mille formules. On y retrouvera la jeune fille, devenue femme, on y retrouvera sa grâce délicate, sa féminité pudique, mais on y découvrira une sensualité épanouie, dont la maturité de la voix est le signe ; on y admirera une noblesse affirmée. Il s’agit de l’entrée d’Almaviva déguisé en Don Alonzo : le personnage que joue ici le Comte est aussi cérémonieux et poli qu’était bruyant et brutal son soudard du 1, acte. Be blessed, then, and grant me a place in Paradise." On repérera aussi tout ce qui ressortit à la tradition de la commedia dell’arte : les épisodes farcesques, les travestissements nombreux du jeune amoureux, en soldat ivre ou en maître de musique, l’aubade sous la fenêtre de l’aimée, les nombreux billets qu’il faut transmettre, échanger, dissimuler, tout autant que l’échelle au balcon. Le samedi 8 Mai l’Ensemble vocal Meli Vace interprêta dans l’Abbatiale de Trévenaste à Sarzeau * : . On s’amuse follement au Barbier de Rossini, et on rêve, on vibre, on pleure aux Noces de Mozart. But the conjunction of these two celebrations is illuminating. Pour Le mariage de Figaro, il n’y en a eu qu’un. Les comparer au gré de quelques moments choisis fera certes couronner la verve du second, mais rendra aussi justice à quelques belles trouvailles du premier. D’un côté Figaro dont la dextérité de barbier semble visualisée par un thème volubile des violons qui, jouant près du chevalet, ont une sonorité toute particulière. C’est cette unique réplique qui donne lieu à tout le duo (n. 12). Quant à Mozart, il est le seul à s’être affronté au Mariage de Figaro (1786). La même détermination conduisait la première partie de l’air : Voilà cette Rosine rossinienne : décidée à se battre, prête à tout pour obtenir ce qu’elle a choisi de vouloir. Dans sa cavatine. Nouveau travestissement, Almaviva se transforme en Don Alonzo, et prétend remplacer Bazile, maître de musique de Rosine, pour la leçon de chant de celle-ci. Mozart, Wolfgang Amadeus, Les noces de Figaro, Paris, Ed.