Dans Le Prince, Nicolas Machiavel (1469-1527) expose cet art de gouverner en brisant les miroirs au prince des temps médiévaux. En effet, pour Machiavel, garder ou gagner le pouvoir est un combat. On a vu avec ces deux auteurs que la nature humaine serait irrémédiablement méchante. Machiavel y affirme qu'un bon Prince doit être capable de manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation. C’est pourquoi, … “Le Prince” est certainement l’ouvrage le plus important de Machiavel. Ils doivent donc prendre pour guides et pour modèles les plus grands personnages, afin que, même en ne sélevant pas au même degré de grandeur et de gloire, ils puissent en reproduire au moins le parfum. Il est question dans la deuxième partie de paraître, autrement dit, de cacher au vulgaire les agissements qui seraient mal appréciés, en veillant à ne laisser ressortir que les actions ayant l'approbation du peuple, car la foule, peu éclairée, ne juge que par les apparences, et du fait de sa crédulité, il est aisé de la tromper : « les hommes jugent plus par leurs yeux que par leurs mains », comme Machiavel le dit dans ce chapitre 8 du Prince. Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds(); Qu'en est-il de cette affirmation ? catch(e) {Xt_r = document.referrer; } » D'ailleurs, certains défauts peuvent être plus utiles que des qualités, ce sont les conséquences qui décideront s'il s'agit de défauts ou non. Pour ces derniers, une bonne gestion de l'Etat était indissociable d'une conduite vertueuse, conforme à la morale, tandis que selon Machiavel, un Prince ne doit être prisonnier d'aucun principe hormis celui de réussir. « Le Prince est un manuel pour gangsters », affirmait le philosophe britannique Bertrand Russell. Mais il est en premier lieu nécessaire de distinguer ce que cherche à démontrer Kant dans son Projet de paix perpétuelle. Enfin, la troisième et dernière partie, qui s'étend de la ligne 8 à la fin de l'extrait, expose l'idée que le Prince ne peut et ne doit réunir un ensemble de qualités s'il veut assurer la stabilité de l'Etat, et qu'il pourra par conséquent (mais en dernier recours) user de méthodes violentes. Nicolas Machiavel a mauvaise presse. Essai tout à la fois philosophique et politique, publié en 1532, dans lequel l'auteur expose le principe suivant lequel l'Etat doit d'abord se fixer une fin, quels que soient les moyens pour l'atteindre. Le Prince n'est cependant pas à proprement parler immoral, mais au-dessus de la morale ordinaire du citoyen, puisque son devoir n'est pas d'observer une conduite digne d'un homme de bien, mais d'assurer la stabilité de l'Etat, ce qui le place au-dessus de la morale ordinaire. La fin justifie les moyens, on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments. En outre, un régime politique qui est constamment contraint de rendre ses actions opaques peut-il prétendre être juste ? Machiavel expose donc dans cet extrait ses convictions quant à la manière de gouverner : le Prince doit savoir maintenir l'Etat, en usant tantôt de la ruse, en soignant son « image », tantôt de la force, lorsque les évènements l'imposent. L'exemple le plus parlant retenu par Machiavel est celui de Cesar de Borgia. Pour Kant, l'action politique doit être conforme au droit, aussi bien dans sa fin que dans ses moyens. En réaction contre cette instabilité, Machiavel souhaiteraitunifier l’Italie afin de recouvrer la paix et la force du pays. perchè così come coloro che disegnano i paesi, si pongono bassi nel piano a considerare la natura de’ monti e de’ luoghi alti, e per considerare quella de’ bassi si pongono alti sopra i monti; similmente, a cognoscer bene la natura de’ popoli bisogna esser Principe, ed a cognoscer bene quella de’ Principi conviene essere popolare. Il est intéressant de remarquer que cette thèse est peu contestée : même les tyrans tentent de maquiller les méthodes brutales qu'ils emploient. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Biographie : Diplomate à la carrière modeste, Machiavel a écrit une œuvre, trop souvent réduite au Prince, dont la postérité est immense et controversée. Les premiers sont excellents, les seconds sont bons, et les derniers inutiles. Ce texte est écrit par Machiavel dans son œuvre la plus connue, Le Prince. Dans Le Prince, Nicolas Machiavel (1469-1527) expose cet art de gouverner en brisant les miroirs au prince des temps médiévaux. Les uns entendent par eux-mêmes ; les autres comprennent tout ce qu'on leur montre ; et quelques uns n'entendent, ni par eux, ni par autrui. De 1498 à 1511, il exerce les fonctions de secrétaire de chancellerie à Florence et se voit confier des missions politiques importantes et délicates dont il s'acquitte avec efficacité et fidélité. » Machiavel se base ainsi sur une anthropologie pessimiste pour justifier que le Prince n'adopte pas une conduite vertueuse. Machiavel, dans cet extrait, affirme que le Prince n'est nullement tenu d'accomplir ses promesses à l'égard du peuple, et plus généralement, qu'il ne devra pas se soucier de savoir s'il est bon, généreux, mais devra au contraire se soucier de savoir s'il paraît posséder ces qualités, dissimulant ses agissements qui seraient impopulaires. Le dossier documentaire et les suggestions bibliographiques complètent utilement un ensemble servi par un trait graphique adapté. Lequel? Il ne sera publié qu’en 1532, cinq ans après la mort de son auteur. ». Né à Florence, Machiavel fait des études de droit puis exercedes fonctions politiques importantes à une époque trouble. Cette affirmation s'incrit donc à l'opposé de la morale humaniste, contemporaine à Machiavel, qui s'inspirait des moralistes latins tels que Cicéron. Un bon Prince se maintiendra s’il détient la VIRTU, sens de l’anticipation, et la PRUDENCE, art de saisir les situations singulières. D'ailleurs, Machiavel fait remarquer qu' « Achille et plusieurs autres de ces grands seigneurs du temps passé furent donnés à élever au centaure Chiron », entendant par là que les hommes doivent user à la fois de leur nature d'homme et de leur nature de bête. Myriam Revault d'Allonnes, professeur des universités à l'EPHE, auteur de Doit-on moraliser la politique ? (éd. try {Xt_r = top.document.referrer;} Philosophie). littérature Quand est-ce qu'un régime politique peut prétendre être légitime, et par là même, exiger l'obéissance ? manipulation Ce que Kant réprouve, c'est l'emploi exagéré de l'anthopologie que font Machiavel ou Schmitt, déduisant d'une observation de l'ordre du fait un droit à violer le droit. Plusieurs auteurs auront tenté d'élaborer une réponse à une telle problématique, parmi lesquels, Kant, ou Machiavel, auteur du XVIème siècle et contemporain des humanistes, mais qui s'inscrit contre la thèse des humanistes selon laquelle une bonne gestion de l'Etat va de pair avec une conduite vertueuse. Car il faut reconnaître qu'une cité est de façon permanente menacée potentiellement de l'intérieur et de l'extérieur : cette menace, sans être obligatoirement réelle, reste une hypothèse possible et donc à prendre en compte. D'autre part, puisqu'en politique, il faudrait considérer l'existence possible d'un ennemi, il est impossible de se baser sur ce qu'on pourrait appeler une « anthropologie optimiste ». Le Prince machiavélien doit être pourvu de vertus morales et politiques (fondée sur la ruse et le force), doit maîtriser l’art de la guerre, unique objet du pouvoir. En d'autres termes, s'imposer des devoirs, s'est considérer que l'on est libre de les accomplir. Attachée de production : Claire Poinsignon. Cet amoralisme s'inscrit donc en faux contre les convictions humanistes de son temps, et se caractérise par des décisions allant à l'encontre des exigences de la morale. (eleve), Machiavel, Le prince : politique, promesse et morale, Dites-nous si vous relevez des fautes ou erreurs. Comme il l'affirme dans le 3ème chapitre du 1er livre du Discours sur la 1ère décade de Tite-Live, les hommes ne sont bons que lorsque l'on les y force, « qu['ils] ne font le bien que forcément ». On peut voir le texte en trois parties : la première partie va du début du texte à la ligne 6 (jusqu'à « vôtre »). » Il consacre une partie de ce chapitre VIII du Prince à expliquer pourquoi un bon Prince doit savoir « pratiquer la bête et l'homme ». '+Xt_param; Par Simone Douek. Xt_param = 's=605647'; Il fut plutôt un homme libre et un fervent républicain, au sourire en biais... Peinture : Cristofano Dell'altissimo, Portrait de Nicholas Machiavel. Ainsi, pour Carl Schmitt, la politique aurait indéniablement la guerre pour horizon. guerre Il faut donc être Renard pour découvrir les pièges, et Lion pour se défaire des Loups. », « Exceptionnel récit graphique ! En effet, en refusant la violence, on mettrait en péril la vie des citoyens, ce qui ferait perdre au gouvrnement sa légitimité, mais prouverait également son immoralité : laisser mourir ses citoyens en renonçant à la violence est faire preuve d'hypocrisie, mais aussi de cruauté. On ignore au demeurant presque tout de son enfance et de son adolescence jusqu'au début, en 1498, de sa carrière politique. Il y a trois sortes d'esprit. Le dispositif narratif choisi est parfaitement adapté au foisonnement historiographique de cette période complexe, sans que jamais le lecteur ne soit perdu. document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">'); Un traité brillantissime à l'usage des détenteurs du pouvoir. Cependant, on peut émettre des objections quant à la validité de certains des arguments de Carl Schmitt ou de Machiavel. classique Ceux qui se contentent d'être Lions, manquent d'intelligence. Carl Schmitt précise bien qu'en parlant d'ennemi, il entend par là l'ennemi public, à savoir un groupe d'individus, qu'ils soit intérieur ou extérieur à la cité, qui menace cette dernière. Nicolas Machiavel (en italien : Niccolò di Bernardo dei Machiavelli) est un penseur humaniste italien de la Renaissance, né le 3 mai 1469 à Florence, en Italie, ville où il meurt le 21 juin 1527. renaissance stratégie Retrouvez toutes les phrases célèbres de Machiavel parmi une sélection de + de 100 000 citations célèbres provenant d'ouvrages, d'interviews ou de discours. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui ne peut fuir le renom d'être cruel. La première prescription de Machiavel concerne le … Françoise Decroisette, professeur de littérature italienne, spécialiste du théâtre italien, traductrice Néanmoins, si cette libéralité est poussée à l’extrême, le prince perd tout charisme, il n’est plus craint et passe pour une personne influençable et versatile, un pantin. Ainsi un chef d'Etat ne devra pas chercher à prolonger une guerre civile, même si elle lui profite (fin conforme au droit), et, s'agissant des moyens conformes au droit, on peut rebondir sur un exemple de Machiavel : un chef d'Etat, pour rétablir la paix, ne devra pas se comporter comme César de Borgia. Xt_i = '
=4) Parfois, remplir son devoir en tant que Prince signifiera donc user de méthodes amorales. Nicolas Machiavel, Le Prince 8 • Durant tout e chapitre, l’auteur prend l’exemple des Romains qui ont réussi à conquérir et garder des nouveaux territoires. Il l’écrit pour parer les coups et comprendre sa défaite. La fortune étant un “fleuve impétueux“, le Prince doit prévenir les affres du destin, agir pour anticiper le futur. Il faut donc qu'il ait l'esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent ; il faut, comme je l'ai dit, que tant qu'il le peut il ne s'écarte pas de la voie du bien, mais qu'au besoin il sache entrer dans celle du mal.». Toute paix est ainsi une paix armée. 16ème siècle. En effet, dans le terme « morale », Kant désigne le droit. Cependant, au vu de la pensée de Kant, il apparaît que certains des arguments de ces deux auteurs ne sont pas recevables, et que la sphère politique doit donc suivre le droit établi. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France. Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du De principatibus, Le Prince (éd. Nicolas Machiavel (en italien : Niccolò di Bernardo dei Machiavelli) est un penseur humaniste italien de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre, né le 3 mai 1469 à Florence, en Italie et mort le 21 juin 1527 dans la même ville. Machiavel compare ce talent de « simuler et de dissimuler » à la « nature du renard ». On peut apporter une réponse à ces questions en se basant sur la pensée de Kant. Il est connu, selon les mots de Léo Strauss, pour avoir « défétichisé l’autorité », c’est-à-dire, montré ce que le pouvoir du gouvernant devait avoir d’immoral pour perdurer. Machiavel a donné en français naissance à plusieurs termes : "machiavélisme" et ses dérivés, pour qualifier une interprétation politicienne cynique de l’œuvre de Machiavel et "machiavélien" pour les concepts développés par Machiavel dans son œuvre. Pourtant, lorsque l'on fait une étude plus poussée des idées de cet auteur, on réalise qu'elles sont réfléchies et loin d'être simplistes et réductrices. Qu'en est-il de ceux qui pensent que la politique ne doit pas être associée à la morale ? Schmitt affirme en outre, dans la lignée de Machiavel, que la politique doit considérer la nature corrompue de l'homme. Ainsi, il s'est avéré que la question de savoir si la politique doit ou non obéir à la morale est une question complexe. La thèse de Carl Schmitt vient donc renforcer la pensée de Machiavel selon laquelle la violence est inévitable dans la sphère politique : cette sphère se différencie des autres par la distinction qu'elle fait entre l'ami et l'ennemi, et postule donc la guerre comme horizon, et donc la violence, qui est le fait de la nature corrompue de l'homme. Dès le XVIème siècle, il passe pour l’inspirateur d’une raison d’Etat qui n’aurait plus d’autre fin qu’elle-même. le prince, pour être en mesure de gouverner, doit être conscient de ses caractères, car la crainte lui profitera bien plus que l'amour, mais aussi pour dompter les revers de fortune. littérature italienne Machiavel rêve d'une Italie unifiée dans laquelle la paix et la stabilité seraient garanties par un état fort. Description du corrigé: Corrigé d'élève, note obtenue : 15/20. Machiavel, Le Prince : Le moment opportun pour agir, Nietzsche, Généalogie de la morale : La morale, distinction du bien et du mal, Spinoza, Traité théologico-politique : L'autorité politique. Les hommes marchent presque toujours dans des sentiers déjà battus ; presque toujours ils agissent par imitation ; mais il ne leur est guère possible de suivre bien exactement les traces de celui qui les a précédés, ou dégaler la vertu de celui quils ont entrepris dimiter. essai En effet, il y a si loin de la façon dont on vit à celle dont on devrait vivre, que celui qui laisse ce qui se fait pour ce qui se devrait faire apprend plutôt à se détruire qu'à se préserver : car un homme qui en toute occasion voudrait faire profession d'homme de bien, il ne peut éviter d'être détruit parmi tant de gens qui ne sont pas bons.