Le mythe d’Œdipe Œdipe, dans la mythologie grecque, c'est fils de Laïos et de Jocaste, roi et reine de Thèbes. Et, pour finir, rien n’est moins à elle que cette mort qu’elle n’est même pas dite s’être donnée à soi. Allons plus loin dans notre réflexion : Toutes les formes historiques où les hommes vont « réaliser » leur individualité - d’une certaine façon toujours bornée par la division sociale où elles s’inscrivent – interdisent aux hommes de prendre conscience d’eux-mêmes autrement qu’au travers d’une identité sociale, qui leur assure qu’ils sont « les mêmes » tout au long de leur vie, comme si leur vie « personnelle », semblable à une destinée autonome, ne s’inscrivait pas au coeur de la communauté des hommes comme un moment de leur histoire et le secret moteur de leur devenir. Travaux encadrés : la biographie de l’auteur + le mythe d’Œdipe. Français : résumé du mythe Oedipe Laïos Jocaste Polybe Œdipe Sphinx Antigone Ismène Ismène Polynice Étéocle Créon Le mythe Oedipe Le mythe Laïos et Jocaste, le roi et la reine de Thèbes, attendaient un enfant. Les différentes versions du mythe d'Oedipe divergent sur de nombreux points, qui modifient parfois sensiblement le sens des épisodes. Antigone a-t-elle choisi d’être seule ? Etude du prologue
Œdipe reste à jamais Etranger à cette terre des hommes. Tous les animaux, qu’ils aient deux ou quatre pieds, qu’ils soient bipèdes ou quadrupèdes, ont une nature, propre à chaque espèce, qui reste « la même » – identique – de la naissance à la mort. 1. Jocaste met au monde un petit garçon, qui portera le nom d’, En tant que fils du roi, tout le monde voit en lui le successeur désigné de Polybe, mais il n’est pas complètement un garçon de Corinthe. Le malheur de Penthée,le Grec, nous permet de comprendre cette leçon que Nietzsche a recueillie : : La seule condition pour découvrir dieu en soi-même, c’est de ne pas se confondre avec la conscience que l’on a de soi, avec cette identité que nous empruntons à une fonction, une situation sociale, avec l’appartenance à un groupe et à une culture . Ecarté du pouvoir, Polynice s’en va à Argos et revient avec l’expédition des Sept contre Thèbes, des Argiens contre les Thébains. Mais celui qui doit le tuer ne peut s'y résoudre et l'abandonne dans la montagne. Ce tableau représente Œdipe, personnage de la mythologie grecque, face au Sphinx. Préambule. Pour expliquer la nature humaine : l’homme tel qu’il est, identique à lui-même, il faut considérer (comme nous l’ont appris les religions monothéistes) que les débuts de l’humanité furent un âge d’or, d’où l’homme a été chassé, un « paradis perdu » ; et l’on n’est pas loin, alors , de comprendre l’homme comme un être déchu ou l’histoire de l’humanité comme une longue et irrémédiable décadence. Puis il se rend en pleine nature pour se rendre compte par lui-même et comprendre, s’il se peut, les causes de ce dérèglement, persuadé qu’elles se livrent à des orgies sexuelles ébouriffantes. Mais, ce n’est pas un hasard si, dans notre théâtre, l’histoire des tragédies est peuplée d’héroïnes : Là où, - et à chaque fois que – les hommes prennent conscience de ce que les rapports sociaux, les rapports entre eux dans la société qu’ils ont bâtie, les ont rendu «étrangers » les uns aux autres dans un univers qui les dominent, c’est une vierge, parce qu’elle n’est pas encore épouse ni mère, qui devient le symbole d’une promesse : celle de nouveaux rapports entre les hommes qui soient des rapports humains. Œdipe, dans la mythologie grecque, roi de Thèbes, fils de Laïos et de Jocaste, roi et reine de Thèbes. La fatalité, c’est l’inéluctable destruction du « genos » et des rapports humains, quand les hommes libres, en bâtissant la Cité, fondent leur liberté non plus sur leurs liens personnels, mais sur la domination des autres, et leur identité sur la « différence ». Le Désir, compris comme Eros ( divin ), apparaît comme l’essence de la vie et le moteur de l’histoire humaine. Etéocle et Polynice, qui sont les descendants d’une lignée qui ne devait pas avoir de descendance, vont se prendre de haine mutuelle. C’est plus qu’il n’en peut supporter, il veut mourir. On peut aujourd'hui l'admirer au musée du Louvres à Paris.
Sans doute la pendaison était le supplice réservé aux femmes ( et peut-être y a-t-il une raison à cela), mais on peut s’étonner du fait qu’elle a, malgré tout, « choisi » cette mort comme « sa » mort. 1)Comment l’atmosphère qui règne dans la ville est-elle suggérée ? Avant la naissance d'Œdipe, Jocaste et Laïos, couple royal de Thèbes, consulte un oracle qui leur prédit que leur enfant tuera son père et épousera sa mère. La réponse de l'oracle est terrible : " Il tuera son père ; il épousera sa mère". L’histoire se termine mal. 5.Antigone revendique pour elle seule (v.538-539) la désobéissance : Ismène est innocente. La légende d' Œdipe est issue de l'Antiquité grecque. Son statut est ambigu : elle est tantôt une « femme » (gunê), pour Créon , mais jamais pour elle-même ; tantôt une « enfant » (pais), pour le chœur ; tantôt une « jeune fille » (korê), pour Créon notamment ; elle est enfin une « fiancée » (numphê), pour les autres personnages de la pièce, et pour elle-même au moment où elle disparaît.
Son statut est ambigu : elle est tantôt une « femme » (, C’est le mot grec « auto-nomos » que nous avons traduit mot à mot par. Le visage, en grec, se dit «prosopon» : Ce qu’on présente de soi au regard d’autrui, cette figure individualisée offerte aux yeux de quiconque est comme le sceau de leur identité. Connaître le mythe d’Oedipe. On voit à ce moment arriver à Thèbes un étranger venu de Corinthe. Le mythe d’Œdipe a sans doute été élaboré et mis en forme en une période de transition de l’histoire de la Grèce. Ce pour quoi la tragédie d’Œdipe se déroule au sein d’une lignée royale. Quand Œdipe est aveugle, souillé, on raconte que ses deux fils vont le traiter de façon si indigne qu’à son tour il va lancer contre sa propre progéniture masculine une imprécation semblable à celle que, jadis, Pélops avait prononcée contre Laïos, disant que jamais ses fils ne s’entendront, que chacun d’eux voudra exercer la souveraineté, qu’ils se la disputeront à la force du bras et des armes, et qu’ils périront l’un par l’autre. Trop tard. Depuis ce … Il est malgré tout absent à certain court moment de la pièce. Mais il y a plus : à travers le personnage et l’histoire de Dionysos, au delà de la question angoissante posée par les Grecs de leur identité culturelle, c’est sans doute la première fois qu’apparaît l’interrogation de l’homme sur son individualité personnelle. Œdipe est chassé de Thèbes. Antigone, enterrée vive « en un lieu délaissé par les mortels » ( vers 774), brouille les frontières entre les vivants et les morts, et, selon ses propres mots ( vers 851/852) ne sera « métèque ni pour les uns ni pour les autres. Dans ce tableau d’Ingres, nous observons au centre un personnage prédominant, Œdipe, homme jeune, au corps musclé et nu, à l’exception d’une étoffe rouge ; il est immobile. Jocaste est prise d’un éblouissement sinistre. Les muses, elles, étaient dotées d’une voix… L’entrée en scène :
Il est donc aussi le meurtrier de sa femme. Le couple aura plusieurs enfants, dont deux filles :Sémélè et Agavè, J.P.Vernant : «Autrement dit, les débuts de Thèbes représentent un équilibre entre un personnage qui vient de loin, Cadmos, qualifié comme souverain par la volonté des dieux et les personnages implantés dans la glèbe, surgis du sol ;des autochtones…». » (v.523). La réflexion philosophique, dès Platon va inverser les choses : comprenant l’homme, non comme une partie de la nature, mais comme un être à part, dont l’essence est la pensée (la conscience), elle découvre dans le désir, compris comme manque, le signe de la distance qui nous sépare des dieux et la marque de la transcendance : de désir en désir l’homme poursuivrait l’Etre qui lui manque. La constitution de la Cité, c’est la consécration, - l’institutionnalisation-, de cet état de fait. L’homme au contraire, connaît trois stades successifs, auxquels correspond une nature différente, aussi différente que celle qui sépare les espèces entre elles quand on les distingue par le nombre de pieds, puisqu’il est d’abord quadrupède dans la petite enfance, puis bipède à l’âge adulte, et tripède dans sa vieillesse, Or, à l’époque où le mythe voit le jour, cette idée abstraite de l’homme n’est pas dégagée. IV Le Complexe d'Œdipe
« D’où sais-tu cela ? Cette tragédie est l’expression d’une contradiction profonde éprouvée par les hommes dès l’Antiquité, à partir du moment où l’évolution des communautés à structure familiale conduit à l’instauration d’un pouvoir, exigeant la reconnaissance d’une certaine forme d’individualité : -comment confier à un individu investi du pouvoir la tâche d’assurer la continuité et la pérennité du groupe qui était jusqu’alors celle de la collectivité tout entière, mise en œuvre par les hommes en âge de s’y consacrer et éclairée par les Anciens ? Ce sont les derniers mots prononcés par le Coryphée (vers 1337/1338) : Ainsi, dans le rien d’un anéantissement qui n’est même pas. Rappelons la leçon que nous avons apprise du sort de Dionysos : Le malheur pour un homme,- un individu singulier- , c’est de confondre son être, son individualité singulière avec une identité empruntée, semblable à l’image emprisonnée dans le miroir. A deux reprises (vers 503/696) Antigone désigne son frère Polynice, à qui son « devoir » impose de rendre les honneurs funèbres, non pas par le mot grec « adelphos » , mais par « auto-adelphos », qui précise que son frère est « elle-même » (auto) : son propre sang. Il avait épousé Jocaste, mais le couple demeurait stérile. C’est Apollon qui a prédit : « Tu tueras ton père, tu coucheras avec ta mère. Il est donc lui aussi dans un état de déséquilibre. 8.Créon sort en toute hâte. La panique est générale. 9ème fait : La révélation du crime : tout s’éclaire. Œdipe est ce fils de famille – d’une famille royale – qui, pour des raisons qu’il nous reste à éclaircir, est, C’est cette contradiction qui est exprimée par le Mythe et en même temps voilée par le récit chronologique de l’aventure tragique d’Œdipe : -. » Œdipe est horrifié. On ne peut parler de l’homme qu’au pluriel. Brillant par son courage et son intelligence, Œdipe est finalement adopté … Laïos est contraint à l’exil. Aussi convient-il de s’arrêter sur cette « autonomie » dont le chœur dote la vierge. Leur race disparaît de même façon que cesse le combat : faute de combattants. Œdipe roi de Corinthe s’adresse à ses sujets sur un ton paternel : « Mes enfants » dit-il à deux reprises. Il n’est pas indifférent que le héros de la liberté, de ce refus du Destin, soit une héroïne : comme nous l’avons noté, ni une enfant, ni une fiancée, ni une femme, mais une vierge. Notes pour un commentaire :
Une vérité qui reste aujourd’hui encore, pour une grande part, dissimulée ; ce qui permet de comprendre la pérennité du mythe jusqu’à nos jours, et l’attraction qu’il exerce sur les penseurs en un temps où l’individu cherche à comprendre le rapport de l’homme au monde à partir de la conscience qu’il prend de son individualité spécifique. ». Quand je me regarde, c’est dieu même que je vois, parce que dieu n’est personne d’autre pour un homme que soi-même. Mais il dit : «. Quand Labdacos à son tour disparaît, son fils. La fille d’oedipe et de Jocaste (Jocaste qui, je vous le rappelle, est aussi la mère d’Oedipe … ce dernier ayant tué son père et épousé sa mère sans le savoir…). Je l’ai vu me voyant. C’est une huile sur toile. Le mariage de Laïos et de Jocaste est stérile. Cette continuité qui seule permet à l’homme d’être lui-même, de réaliser son « humanité » au travers d’un devenir, dont les rapports « familiaux sont la base, voilà ce qui est détruit par les nouveaux rapports sociaux qui constituent la structure de la Cité. Le mythe d'Œdipe. Quand Eurydice, l’épouse de Créon,, vient aux nouvelles, ayant entendu parler d’un « malheur familial » (« oikeion kakon »), le messager fait un récit complet de la scène, qui ne laisse pas de doute sur le suicide d’Hémon. Créon ordonne que l’on recherche le coupable. Qu’est-ce qui s’est détraqué ? Paîs, korê, nymphê : autant de mots qui disent combien peu en réalité Antigone dépend de soi-même. Un mythe se présente comme une fable ,un récit d’évènements, qui constitue une intrigue. Ils le portèrent à Polybe, roi de Corinthe, qui l'éleva comme son fils. Appelée parthenos, elle jouirait au moins de la clôture en soi qui caractérise la jeune fille grecque, dans son intégrité désirable et protégée ; mais, par une cruelle ironie, Sophocle lui réserve ce terme à son cadavre de vierge désirée et embrassée par Hémon mourant. Le personnage a inspiré des chefs-d’œuvre tragiques, qui ont tracé de lui le portrait d'un homme torturé par un destin insupportable. Le prélude de la tragédie, c’est la mort des deux frères : Etéocle etPolynice, qui s’entre-tuent. Laïos consulta l’oracle (ce qui est naturel avant chaque naissance). Il la trouve morte. Le couple royal donne naissance à quatre enfants : deux fils, Polynice et Etéocle, et deux filles, Ismène et Antigone. La seconde vit cent ans dans l’enfance pour mourir aussitôt franchi le seuil de l’adolescence ; elle est toute puérilité. C’est cette chronologie qu’élabore Hésiode en décrivant quatre « races » humaines, dont chacune peut être caractérisée par un métal. Quand il est encore enfant, l’homme marche à quatre pattes, devenu plus âgé, il se tient debout sur ses deux jambes et, lorsqu’il est vieillard, il s’appuie sur une canne pour pallier sa démarche hésitante, oscillante. Il n’était pas le fils de leurs entrailles, mais ils avaient voulu que Corinthe soit sa ville. Sous le voile du mythe, on a affaire à un avertissement aux Grecs, d’ordre moral et politique : « Tout se passe comme si, dans la mesure où un groupe humain refuse de reconnaître l’Autre, de lui faire sa part, c’est ce groupe qui devenait monstrueusement autre ».. Sans doute faut-il aller plus loin et essayer de comprendre pourquoi cela se passe « comme si ». Penthée, juché sur un arbre pour mieux voir, est pris à parti par les femmes, tombe à terre. On connaît l’histoire du petit Dionysos, à qui les Titans jouent un tour en lui offrant un miroir. Le dialogue entre Dionysos et Penthée doit nous éclairer : Penthée :-As-tu vu ce dieu qui est le tien, en rêve ? Les deux époux décident d’écarter, d’interrompre cette descendance et vouent le petit enfant à la mort. Lui qui entendait distinguer les deux frères et refusait de les considérer comme un seul sang, niant ainsi la primauté de la « famille » (des liens du sang) pour affirmer comme essentielle l’appartenance des individus à la Cité, et leur soumission à ses lois, voici qu’il éprouve la souffrance du soi détruit par soi-même, découvrant du même coup par lui-même que l’essence de l’individualité tient tout entière dans les liens du « genos ». Les hommes de la race de bronze sont uniquement guerriers : ne songeant qu’aux travaux d’Arès ils meurent comme ils ont vécu, en guerroyant. 2ème fait : La malédiction de celui qui, se détournant de la femme, interrompt la perpétuation de l’espèce. 1h
a) Figuration
Dionysos conseille à Penthée, s’il veut voir et comprendre de se déguiser lui-même. Il a déjà l’âge adulte quand il trouve refuge à Corinthe, chez le roi Pélops, qui lui offre généreusement l’hospitalité et le garde auprès de lui. Œdipe, fils de Laïos et de Jocaste, est le personnage central des mythes grecs. Dénouement : Le suicide de la mère, l’automutilation du fils. Eurydice, elle aussi, s’est tuée, en maudissant Créon. Les conditions historiques de la naissance du mythe : son sens politique. Il n’est pas indifférent que le héros de la liberté, de ce refus du Destin, soit une héroïne : comme nous l’avons noté, ni une enfant, ni une fiancée, ni une femme, mais une vierge. Sur le fond d’identité qui est le « genos », tuer quelqu’un qui est soi-même revient à se tuer. « Va, ne fais point de vœu. Bien plus : S’il est vrai que ceux qui vivent et, tout autant, ceux qui se tuent reconnaissent et, pour ainsi dire, acceptent le triomphe de la fatalité, il faut, pour qu’Antigone ne soit pas complice de la dissolution du « genos », qu’elle « meurt vivante ». ». Pourquoi cet homme, qui devait poursuivre une lignée royale, est-il rejeté, condamné à errer, jusqu’à disparaître sous une terre étrangère ? A ce moment-là, il n’y a plus l’ombre d’un doute. Un témoin de première main, qu’il faudrait consulter, c’est l’homme qui était présent avec Laïos au moment du drame et qui s’est sauvé. 4.Le tyran furieux et la jeune fille s’opposent alors dans une stichomythie admirable. Ce mythe a été décrit par trois poètes, Appolonius, Virgile et Ovide. Connaître la vie de l’auteur. Aristote dans le Politique dit que la société grecque a commencé par la Maison ;et, dit-il. Une maladie frappe les hommes comme les femmes, les jeunes comme les vieux, qui meurent également. Le problème est posé, tel que nous l’avons appréhendé, comme le point de départ du mythe : -Comment les Grecs, qui ne peuvent survivre qu’en entretenant des échanges commerciaux avec les étrangers et ne peuvent s’enrichir qu’en accordant droit de Cité aux métèques (pour développer leur propre commerce ) peuvent –ils les accueillir au sein de la Cité ? » Œdipe est inquiet et décide alors d’aller consulter l’oracle de Delphes pour lui poser la question de sa naissance. Il essaie d’avoir avec lui une relation érotique à laquelle le fils du roi se refuse. Première partie : les origines de la famille des Labdacides.
Est-il oui ou non le fils de Polybe et de Périboéa ? Quand la terre les a recouverts, ils s’évanouissent comme une fumée dans la brume du pays des morts. C’est une population entière qui dépend du système. Laïos revient à Thèbes et les Thébains sont très heureux de l’accueillir et de confier ainsi de nouveau le trône à une personne qui leur en semble digne. Conduit par Antigone, sa fille, il termine sa vie sur la terre d’Athènes, près de Colonne, en un lieu où il ne devrait pas être, où il ne devrait pas « poser le pied », parce que c’est le sanctuaire des Erinyes, qui sont précisément les déesses de la vengeance . De la même façon, quand le choeur nous révèle qu’en provoquant le suicide de son fils Créon s’est tué « lui-même », et, plus encore, quand Créon se reconnaît coupable, cela signifie clairement qu’. De la même façon, pour un adulte, qui est un guerrier, quand on a deux pieds, on est quelqu’un dont le prestige et la force s’imposent ; mais, à partir du moment où l’on entre dans la vieillesse, on cesse d’être un guerrier sur ses deux pieds pour devenir au mieux l’homme de la parole et du sage conseil et, au pis, un lamentable déchet. Lykos et Niktée, qui assurent la régence, seront éliminés tous les deux par des personnages étrangers. Avec l’idée de la création du monde et de l’homme par Dieu la fatalité revêt le visage humain de la faute que l’homme peut « racheter » parce que Dieu l’a créé libre « à son image » : la tragédie commence alors quand l’homme prenant conscience de sa liberté, n’a d’autre alternative que de choisir le mal ou, reconnaissant la transcendance de Dieu, de se soumettre à sa volonté ( même si les desseins de Dieu restent pour lui un mystère). Séance 2 - Structure de la pièce Œdipe Roi. L’enfant qui vit son complexe d’Œdipe désire la mort de son rival et l’amour du parent de sexe opposé. Celui qui est prisonnier de cette image empruntée, de cette identité figée, prétendant être le-même , identique à soi, se confondant avec toutes les images de soi, s’identifiant à ses masques, vivra dispersé, démembré comme le petit Dionysos par kes Titans. Eurydice, l’épouse de Créon et la mère d’Hémon, vient aux nouvelles, ayant entendu le bruit d’un malheur pour les siens. Contestant la loi du tyran Créon - le cadavre de Polynice restera sans sépulture, sort entre tous abominable aux yeux d’un Grec -, elle annonce qu’elle s’y opposera.
Antigone de Sophocle / Antigone d’Anouilh
Une fois adulte, lors d'une querelle, il tue un homme dont il ignore qu'il est son père, puis épouse la femme de cet homme, c'est-à-dire sa propre mère. Comme un fou, il se précipite vers le palais pour voir Jocaste. Il consulta secrètement l'oracle d'Apollon à Delphes qui lui déclara que tout enfant né de Jocaste serait l'instrument de sa mort. Voici ce que nous révèle pour la première fois la tragédie grecque : Il n’y a de tragique pour l’homme qu’à partir du moment où il ne domine pas son destin ; Il faut aller plus loin, comme nous y invite la tragédie d’Antigone : Pour l’individu, le tragique ne menace ou ne détruit sa vie qu’à partir du moment où les hommes ne maîtrisent pas leur histoire. 1.Dans le prologue, elle évoque, devant sa sœur Ismène, la vraie gloire donnée à son frère Etéocle, mort pour la cité, en combattant devant le réprouvé, dont le nom est Poluneikes, « abondante discorde ». Seule une vierge peut mettre fin à cette fatalité par quoi la « famille » s’est auto-détruite, détruisant en même temps la valeur de la vie : il lui suffit, comme Antigone, de refuser d’épouser Hémon que pourtant elle aime, c’est à dire de refuser de donner la vie, pour mettre fin à cette histoire malheureuse des Labdacides, qui est la fin d’une humanité heureuse. Avant même que les évènements ne démontrent qu’on ne peut détruire le lien familial sans supprimer l’individu, c’est elle qui, dès la première scène de la tragédie, affirme le caractère essentiel, fondamental de ces « liens du sang ».Dans cette scène où elle est seule en présence d’Ismène, si différentes l’une de l’autre d’apparence et de caractère, et si opposées face à leur devoir, quant à la conduite à tenir face à la loi de Créon, Antigone, au premier vers va énoncer l’essentiel : « Tu es mon sang, ma sœur Ismène, ma chérie. Freud voit dans ce mythe l'illustration idéale des désirs extrêmes infantiles : « nous donnons le nom de « complexe d'Œdipe » parce que la légende qui a pour héros Œdipe réalise, en ne leur imprimant qu'une très légère atténuation, les deux désirs extrêmes découlant de la situation du fils : le désir de tuer le père et celui d'épouser la mère » [M 1]. Voici donc le père et le fils - le père convaincu que son fils est mort, le fils certain que son père est un autre – cheminant en sens inverse. Commentant la figure mythique de la Gorgone Méduse, il écrit, soulignant le rôle du miroir dans la vie quotidienne des Anciens : «Se mirer, c’est projeter sa propre face devant soi, en vis à vis, se dédoubler comme on le ferait d’un autre, en sachant qu’il s’agit de soi. Tirésias se refuse à révéler ce qu’il connaît, par une sagesse divine. 7.Antigone est rejointe par Créon, qui pousse les gardes à l’emmener à la mort. Pour franchir les frontières qui séparent ces différents stades, il doit à chaque fois devenir un « autre ». Ainsi, quand les deux frères « s’entretuent », - parce qu’ils sont du même sang, le meurtre équivaut à un suicide. Cadmos a deux frères : les frères phénix et une soeur ravissante dénommée Europe. Henri Gouhier nous a indiqué qu’il n’y a de tragique qu’à partir du moment où la liberté de l’homme est aux prises avec une transcendance, que celle- ci prenne la forme de la fatalité dans la tragédie antique ou de la volonté de Dieu dans les tragédies chrétiennes. L’équilibre est précaire, réalisé après plusieurs années de guerre ; l’union est symbolique, réalisée par la création du personnage mythique d’Harmonie. J.P.Vernant : « Enfant légitime d’une lignée royale et maudite, revenu à son lieu d’origine après un long détour, il ne peut plus voir la lumière, ni le visage de quiconque. Il en va tout autrement pour les Grecs : Voilà ce que va illustrer la tragédie d’Antigone et son personnage : Quand la famille s’auto-détruit ( en un temps où le genos a fait place aux rapports « citoyens »), il n’y a plus d’autre issue pour une « jeune fille »qui refuse cette destruction du « genos », cet oubli et cette trahison des vrais rapports humains, que de, Antigone est une jeune fille non mariée, qui n’aura pas le temps d’être mère. J.P.Vernant commente ainsi : «Le petit Dionysos est, dans le miroir où il se dédouble, séduit par son image, diverti (détourné de lui-même ).Il projette son reflet ailleurs qu’en lui-même, se divise en deux, se contemple non là où il est et d’où il regarde, mais dans une fausse apparence de lui-même, localisée là où il n’est pas en réalité, et qui lui renvoie son regard. Il frappe le cocher, il l’étend mort, puis il s’attaque à Laïos, qui tombe à ses pieds, mort aussi, pendant qu’un des hommes de la suite royale, épouvanté, retourne à Thèbes. Autrement dit, pour un Grec, on ne peut être soi qu’en se voyant comme les autres vous voient. Il faut le faire venir et lui poser la question des conditions dans lesquelles l’attaque a eu lieu. Question sans réponse de la part du messager, parce que son récit ne laisse pas place au doute. En appliquant ce qualificatif à Antigone, Sophocle détourne le mot de son usage courant : il en fait le lot d’une conjurée solitaire qui, à l’instant de mourir, « oubliera » toutes les relations qui la relient à ce monde, jusqu’à l’existence d’Ismène. Les moyens employés par Œdipe sont inconnus. L’ascendance de Cadmos est le premier fait significatif de notre histoire :Il est fils d’Agenor, roi de Tyr, cité du proche orient , de la Syrie d’aujourd’hui, Cadmos est un homme de l’Orient, étranger, phénicien :appartenant donc à une autre civilisation et à un peuple qui dans le monde grec est le fer de lance de la colonisation et du commerce, Signification :Cette histoire met sans aucun doute en jeu le rapport de l’Occident avec l’Orient, de la culture grecque avec une autre culture, et en même temps le rapport du Grec avec l’Etranger. Si elle n’avait pas déjà en partie deviné, tout est clair à présent pour elle. cas, le mythe du héros Œdipe est à replacer dans les modes de pensée et de vie des Grecs anciens. Il envoie donc ses soldats dont la présence transforme les femmes en furies. On lui donne la mission de tuer l’enfant, de l’exposer sur la montagne pour qu’il soit dévoré par les bêtes sauvages ou par les oiseaux. Voilà ce qu’il faut comprendre.
Ce que le mythe met ici en doute, c’est la bonne conscience du Grec qui, comme l’a montré J.P.Vernant, trouve dans le regard des autres le secret de lui-même, la certitude de soi, l’assurance de sa personne et confond l’humanité,- la qualité d’homme – avec son identité culturelle. Attribuer ce qualificatif à Antigone, cela veut donc dire qu’elle ne reconnaît pas d’autre loi que la sienne : sa propre volonté. III Extraits de la pièce Œdipe Roi
Il y a bien là, dans cet épisode, une mise en cause, -bien évidemment symbolique ( dans la mesure où le mythe a précisément pour fonction d’en masquer le sens et la portée ) du pouvoir qu’un chef prétend, à la faveur de la guerre, instaurer sur les hommes – les autochtones, -les agriculteurs devenus des guerriers- en invoquant l’origine divine du pouvoir. Le personnage, le rôle et la destinée d’Antigone : Antigone est une jeune fille non mariée, qui n’aura pas le temps d’être mère.